En ce jour de commémoration des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, haut lieu de l’horreur nazie, le chancelier allemand Olaf Scholz a tenu un discours fort devant la communauté juive de Francfort. Un message clair : la mémoire de la Shoah ne doit jamais s’éteindre.
Auschwitz, symbole du génocide juif
Construit en Pologne occupée, Auschwitz-Birkenau est devenu le tristement célèbre emblème de la Solution finale. Ce complexe concentrationnaire a vu périr environ un million de Juifs entre 1940 et 1945, sur les six millions de victimes de la Shoah. Des chiffres vertigineux qui masquent pourtant une réalité plus intime :
La Shoah, ce sont des millions d’histoires individuelles, des gens comme toi et moi.
Olaf Scholz, chancelier allemand
Un devoir de mémoire intemporel
Pour M. Scholz, pas question de reléguer ces atrocités à un passé révolu. Le souvenir de cette « rupture civilisationnelle » doit rester vivace, se transmettant de génération en génération. Une responsabilité qui incombe à l’Allemagne, encore et toujours :
Nous maintenons vivante la mémoire de la rupture civilisationnelle de la Shoah commise par les Allemands et que nous transmettons à chaque génération dans notre pays, encore et encore : notre responsabilité ne prend pas fin.
Olaf Scholz, chancelier allemand
Ce travail de mémoire doit s’appuyer sur des faits indiscutables, au-delà des origines, de l’histoire familiale ou de la religion de chacun. Une nécessité pour une nation hantée par son passé.
L’inquiétante montée de l’antisémitisme
Mais alors que l’on commémore la libération des camps, l’antisémitisme connaît une recrudescence préoccupante en Allemagne. Extrémisme de droite, discours de haine… Une situation alarmante exacerbée par internet et les réseaux sociaux, terreau fertile pour la propagation de ces idées nauséabondes.
Le chancelier pointe du doigt une « normalisation inquiétante et alarmante » qui, loin de se cantonner à la sphère virtuelle, menace directement la vie des citoyens juifs. Face à ce fléau, les autorités ont un devoir de protection.
L’ombre de la guerre dans la bande de Gaza plane également. Malgré le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas, les tensions restent vives, attisant les braises de l’antisémitisme.
Un combat de tous les instants
80 ans après l’ouverture des portes de l’enfer, le message d’Olaf Scholz résonne comme un appel à la vigilance. La mémoire de la Shoah doit rester une flamme ardente, éclairant les consciences et guidant les pas de l’humanité.
Car n’oublions jamais que derrière les statistiques effroyables se cachent des visages, des noms, des vies brisées. Des hommes, des femmes, des enfants. Des êtres aimés, pleins de rêves et d’espoir, fauchés par la barbarie.
Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de se souvenir, d’éduquer, de transmettre. Pour que jamais plus une telle tragédie ne se reproduise. Pour que plus jamais la haine ne l’emporte sur l’humanité. C’est un combat de tous les instants, un devoir sacré envers les victimes, les survivants, et les générations futures.
Alors que les derniers témoins disparaissent peu à peu, c’est à nous qu’incombe désormais la lourde tâche de porter ce flambeau de la mémoire. Un héritage douloureux mais essentiel, car comme le disait si justement Elie Wiesel, rescapé d’Auschwitz :
L’oubli serait une seconde mort pour les victimes, et une seconde victoire pour les bourreaux.
Elie Wiesel, écrivain et philosophe
En ce jour de commémoration, faisons le serment de ne jamais oublier. De continuer à raconter, encore et encore, pour que la mémoire de la Shoah ne s’éteigne jamais. C’est notre responsabilité à tous, notre devoir envers l’humanité. Pour que plus jamais ça.