Marseille, la cité phocéenne, se retrouve une nouvelle fois sous les feux des projecteurs pour une sombre affaire de fraude électorale. Deux conseillers municipaux, proches de la controversée maire adjointe Samia Ghali, sont dans le viseur de la justice. Ils sont soupçonnés d’avoir réalisé pas moins d’une centaine de procurations frauduleuses lors des élections municipales de 2020. Un scandale qui ébranle la vie politique marseillaise et promet des révélations fracassantes sur ses dessous.
Deux élus de la majorité municipale renvoyés devant le tribunal
Roland Cazzola, conseiller municipal délégué à l’espace public, et Marguerite Pasquini, conseillère déléguée aux relations avec les comités de quartier, devront s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Marseille du 8 au 10 octobre prochains. Anciens colistiers de Samia Ghali lors du scrutin municipal, ils sont accusés d’avoir mis en place un système de procurations frauduleuses à grande échelle.
Selon les éléments de l’enquête, près d’une centaine de procurations auraient ainsi été réalisées de manière illégale, dans le but apparent de gonfler les scores de la liste de Samia Ghali. Cette dernière, figure clivante de la politique marseillaise, avait fini par rallier la majorité municipale menée par l’écologiste Michèle Rubirola après l’élection.
Un « système de procurations simplifiées » à Marseille
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le tribunal correctionnel jugera également du 23 au 27 septembre quatorze autres personnes, dont deux ex-maires de secteur Les Républicains, soupçonnées d’avoir mis en place un vaste « système de procurations simplifiées ». Selon l’accusation, pas moins de 194 procurations illégales auraient été validées en l’absence des mandants, parfois sans même leur accord.
Parmi les victimes présumées de cette fraude figureraient une cinquantaine de résidents de l’Ehpad Saint-Barnabé, dont certains atteints de maladies dégénératives comme Alzheimer. Un détail sordide qui ne manquera pas de choquer l’opinion et d’interroger sur l’éthique en politique.
Marseille, une réputation entachée par les affaires
Ce scandale vient s’ajouter à la longue liste des affaires qui éclaboussent régulièrement la vie publique marseillaise. Des élections contestées aux soupçons récurrents de clientélisme, en passant par les dossiers de corruption, la cité phocéenne peine à se défaire de son image sulfureuse.
Marseille a un vrai problème avec la transparence et la probité de sa classe politique. Il est grand temps d’assainir les pratiques et de restaurer la confiance des citoyens.
– Un élu local sous couvert d’anonymat
Alors que la maire de Marseille Michèle Rubirola tente de redresser la barre et d’instaurer une nouvelle gouvernance, ces affaires viennent ternir ses efforts. Elle devra rapidement clarifier sa position sur ces dérives présumées et prendre des mesures pour éviter leur reproduction.
Des procès très attendus par les Marseillais
Les procès à venir seront suivis avec la plus grande attention par les Marseillais. Beaucoup attendent des réponses claires sur ces soupçons de fraude qui sapent la confiance dans le système démocratique local. Au-delà des cas individuels, c’est tout un système qui semble gangrené par des pratiques douteuses.
- Qui savait et qui a fermé les yeux sur ces procurations illégales ?
- Quels seront les responsables sanctionnés ?
- Quelles mesures seront prises pour assainir la vie politique phocéenne ?
Autant de questions auxquelles devront répondre la justice mais aussi les élus marseillais. Car au-delà des condamnations individuelles, c’est une véritable refondation éthique qui s’impose pour restaurer la crédibilité de la classe politique locale.
Les habitants de la cité phocéenne, lassés des scandales à répétition, aspirent à plus de transparence et d’exemplarité de la part de leurs élus. Les procès de septembre et octobre seront un test majeur pour mesurer la capacité de Marseille à se réformer en profondeur. Tous les regards seront braqués sur les bancs du tribunal correctionnel.