En Syrie, le trafic de captagon a pris une ampleur alarmante ces dernières années, faisant du pays un véritable narco-État selon de nombreux observateurs. Mais les autorités syriennes semblent décidées à s’attaquer frontalement à ce fléau. D’après une source proche du dossier, les forces de sécurité viennent en effet de détruire des quantités colossales de stupéfiants, dont environ 100 millions de pilules de captagon.
La Syrie, plaque tournante du trafic de captagon
Le captagon, une amphétamine très addictive, est devenu ces dernières années la drogue de prédilection dans de nombreux pays du Moyen-Orient. Et la Syrie apparaît comme l’épicentre de ce trafic tentaculaire. Selon une enquête réalisée en 2022, ce business illégal aurait rapporté plus de 10 milliards de dollars (environ 9,6 milliards d’euros) au régime syrien, faisant du pays un véritable narco-État.
Produit à une échelle industrielle dans des laboratoires clandestins, souvent avec la complicité de hauts gradés du régime, le captagon inonde les marchés de la région. Cette drogue est particulièrement prisée des combattants pour ses effets stimulants et désinhibants. Mais son usage récréatif se répand aussi à grande vitesse chez les jeunes, ravageant des pans entiers de la société.
Un coup de filet d’une ampleur inédite
Face à ce fléau, les autorités syriennes ont apparemment décidé de frapper fort. Selon une source proche des services de sécurité, une opération d’envergure vient d’être menée pour démanteler plusieurs réseaux de trafiquants et détruire leurs stocks.
Nous avons détruit de grandes quantités de stupéfiants, dont environ 100 millions de pilules de captagon et 10 à 15 tonnes de haschisch.
– Un responsable des forces de sécurité syriennes
Des matières premières utilisées pour la production de drogue ont également été saisies. Cette opération coup de poing s’est déroulée dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Damas et le port de Lattaquié, connu pour être une importante plaque tournante du trafic.
Un signal fort mais des doutes persistent
Pour de nombreux observateurs, ce coup de filet massif est un signal fort envoyé par les autorités syriennes. Accusé de longue date de fermer les yeux, voire de profiter du juteux trafic de captagon, le régime tente de redorer son image sur la scène internationale.
Cependant, des doutes persistent quant à la réelle volonté de Damas d’éradiquer ce fléau. Le captagon reste en effet une manne financière cruciale pour un régime sous le coup de lourdes sanctions internationales. Et les réseaux de production et de distribution sont profondément enracinés dans le système de pouvoir syrien.
Face à l’ampleur de la tâche, beaucoup craignent que cette opération très médiatisée ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau. Seul l’avenir dira si la Syrie est réellement prête à mener une guerre totale contre le trafic de drogue qui mine le pays et la région depuis des années. Une chose est sûre : le chemin sera long et semé d’embûches.