Les relations commerciales entre les États-Unis et l’Europe risquent de connaître une escalade de tensions sous la présidence de Donald Trump. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE), une guerre commerciale transatlantique est maintenant «très probable», avec des conséquences économiques négatives pour les deux parties.
Trump déterminé à imposer des droits de douane
Le nouveau président américain a fait des droits de douane un élément central de sa politique commerciale. Dès son investiture, il prévoit de taxer à 25% les produits importés du Mexique et du Canada. La Chine, déjà dans son viseur durant son premier mandat, pourrait voir ses taxes augmenter de 10%.
Mais l’Europe n’est pas épargnée. L’Allemagne, qui détient l’excédent commercial le plus élevé avec les USA, est particulièrement ciblée. Pour la zone euro dans son ensemble, ces tarifs pourraient entraîner une hausse des prix à l’importation, surtout si l’Europe riposte par des mesures de rétorsion.
Un «poison» pour la conjoncture
Même sans être encore appliqués, les droits de douane promis par Trump pèsent déjà sur l’économie. Mme Schnabel prévient que le climat d’incertitude actuel agit comme «un poison pour la conjoncture» en freinant consommation et investissements.
À l’échelle mondiale, toute guerre commerciale entraînerait des pertes de prospérité des deux côtés de l’Atlantique. L’Europe, qui a largement bénéficié des gains de la mondialisation, pourrait voir une partie de ces gains s’inverser.
Il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains [de la mondialisation] s’inverser.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE
Malgré les menaces, la BCE reste confiante
Malgré ce contexte commercial tendu, la BCE assure être «sur la bonne voie» pour atteindre son objectif d’inflation de 2%. Elle devrait donc continuer à baisser progressivement ses taux directeurs dans les prochains mois.
Toutefois, la banque centrale se rapproche «du point où il faudra examiner attentivement jusqu’où nous pouvons aller» dans cette politique. Mme Schnabel, adepte d’une ligne monétaire rigoureuse, appelle chacun à «faire son boulot» :
- La BCE doit veiller à maîtriser l’inflation
- Les États très endettés doivent assainir leurs finances publiques
L’Europe doit s’unir et riposter
Face à la menace américaine, les pays européens sont appelés à faire front commun. Plutôt que de juste subir, l’UE devra répliquer de manière unie et proportionnée aux mesures de Trump.
Cela passera par des droits de douane ciblés sur des produits symboliques américains, comme les motos Harley-Davidson ou le bourbon. Mais aussi par une accélération des négociations commerciales avec d’autres partenaires, pour diversifier les débouchés.
À plus long terme, c’est toute la stratégie économique européenne qui doit être repensée pour gagner en autonomie et en résilience face au protectionnisme montant. Miser sur l’innovation, la montée en gamme et les secteurs d’avenir permettrait de moins dépendre des aléas du commerce international.
Préparer les entreprises à l’impact
Les entreprises faisant du commerce transatlantique doivent aussi anticiper le choc et s’y adapter :
- Évaluer précisément leur exposition aux marchés et fournisseurs américains
- Étudier des stratégies pour contourner les droits de douane (localisation de la production, approvisionnements alternatifs…)
- Renforcer leur compétitivité hors-prix et leur différenciation
- Accélérer leur diversification géographique, notamment vers les pays émergents
La perspective d’une guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales n’est réjouissante pour personne. Mais en s’y préparant dès maintenant, l’Europe et ses entreprises peuvent en limiter les effets et en ressortir plus fortes. L’unité et la fermeté seront des atouts clés face à l’imprévisibilité de Trump.
À l’échelle mondiale, toute guerre commerciale entraînerait des pertes de prospérité des deux côtés de l’Atlantique. L’Europe, qui a largement bénéficié des gains de la mondialisation, pourrait voir une partie de ces gains s’inverser.
Il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains [de la mondialisation] s’inverser.
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE
Malgré les menaces, la BCE reste confiante
Malgré ce contexte commercial tendu, la BCE assure être «sur la bonne voie» pour atteindre son objectif d’inflation de 2%. Elle devrait donc continuer à baisser progressivement ses taux directeurs dans les prochains mois.
Toutefois, la banque centrale se rapproche «du point où il faudra examiner attentivement jusqu’où nous pouvons aller» dans cette politique. Mme Schnabel, adepte d’une ligne monétaire rigoureuse, appelle chacun à «faire son boulot» :
- La BCE doit veiller à maîtriser l’inflation
- Les États très endettés doivent assainir leurs finances publiques
L’Europe doit s’unir et riposter
Face à la menace américaine, les pays européens sont appelés à faire front commun. Plutôt que de juste subir, l’UE devra répliquer de manière unie et proportionnée aux mesures de Trump.
Cela passera par des droits de douane ciblés sur des produits symboliques américains, comme les motos Harley-Davidson ou le bourbon. Mais aussi par une accélération des négociations commerciales avec d’autres partenaires, pour diversifier les débouchés.
À plus long terme, c’est toute la stratégie économique européenne qui doit être repensée pour gagner en autonomie et en résilience face au protectionnisme montant. Miser sur l’innovation, la montée en gamme et les secteurs d’avenir permettrait de moins dépendre des aléas du commerce international.
Préparer les entreprises à l’impact
Les entreprises faisant du commerce transatlantique doivent aussi anticiper le choc et s’y adapter :
- Évaluer précisément leur exposition aux marchés et fournisseurs américains
- Étudier des stratégies pour contourner les droits de douane (localisation de la production, approvisionnements alternatifs…)
- Renforcer leur compétitivité hors-prix et leur différenciation
- Accélérer leur diversification géographique, notamment vers les pays émergents
La perspective d’une guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales n’est réjouissante pour personne. Mais en s’y préparant dès maintenant, l’Europe et ses entreprises peuvent en limiter les effets et en ressortir plus fortes. L’unité et la fermeté seront des atouts clés face à l’imprévisibilité de Trump.