La situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer alors que le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, poursuit son avancée dans la région. D’après des sources locales, les combattants du M23 ont pris le contrôle de la cité minière de Lumbishi, située dans le territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu, samedi soir vers 17h30 heure locale.
Cette nouvelle progression du M23 marque une étape supplémentaire dans la déstabilisation de la région, déjà déchirée par des conflits depuis plus de 30 ans. Selon des estimations, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais seraient déployés aux côtés du M23, contribuant à sa rapide expansion territoriale.
Une zone minière stratégique au cœur des conflits
Lumbishi, située à environ 170 km au nord-ouest de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, se trouve dans une zone minière riche en ressources naturelles telles que la tourmaline, le coltan, l’or et la cassitérite. Le contrôle de ces ressources est un enjeu majeur pour les groupes armés opérant dans la région.
Après la prise de Lumbishi, les combattants du M23 poursuivent leur progression vers les localités de Numbi et Shanje, toujours dans les hauts plateaux de Kalehe, comme l’a déclaré Thomas Bakenga, administrateur du territoire.
L’armée congolaise tente de reprendre le contrôle
Face à l’avancée du M23, l’armée congolaise a lancé plusieurs contre-offensives ces derniers jours, se disant « déterminée » à reconquérir les territoires perdus. Cependant, la situation sur le terrain reste confuse, avec une intensification des combats dans plusieurs zones.
Depuis le matin, il y a des combats dans le Kalehe avec l’ennemi.
Une source sécuritaire sous couvert d’anonymat
Dans sa volonté de reprendre le contrôle des zones occupées par le M23, l’armée congolaise est appuyée par des milices locales pro-Kinshasa, appelées « wazalendo », qui signifie « patriotes » en swahili.
Des affrontements intenses et des déplacements massifs de population
Des affrontements avec des détonations d’armes lourdes ont été signalés vendredi dans les localités de Kabingo et Ruzirantaka, situées entre les provinces du Nord et du Sud-Kivu, témoignant de l’intensité des combats.
Depuis début janvier, les violences ont déplacé au moins 237 000 personnes, comme l’a indiqué vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), se disant « alarmé par l’aggravation de la violence » dans la région.
Échec des pourparlers de paix et perspectives d’avenir incertaines
Le président congolais Félix Tshisekedi a exclu samedi toute idée de dialogue avec le M23, qu’il a qualifié de « groupe terroriste ». En décembre dernier, une rencontre prévue à Luanda entre les présidents congolais et rwandais pour des pourparlers de paix a été annulée en dernière minute, les deux parties n’ayant pas réussi à s’accorder sur les termes.
Alors que la situation humanitaire et sécuritaire continue de se détériorer dans l’est de la RDC, les perspectives d’un règlement pacifique du conflit semblent s’éloigner. La communauté internationale, préoccupée par l’aggravation de la violence et ses conséquences sur les populations civiles, appelle à une reprise du dialogue et à un cessez-le-feu immédiat.