Plus de 15 mois après le début du dernier round d’affrontements meurtriers entre Israël et le Hamas, un cessez-le-feu est finalement entré en vigueur dimanche dans la bande de Gaza. Cette trêve reste néanmoins fragile après une guerre qui a fait des dizaines de milliers de victimes, en majorité palestiniennes. Retour sur les 10 moments clés qui ont façonné ce conflit depuis l’attaque dévastatrice menée par le mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.
Une attaque sans précédent du Hamas en Israël
Le 7 octobre 2023 restera une date noire dans l’histoire d’Israël. Ce jour-là, des centaines de combattants du Hamas s’infiltrent sur le territoire israélien depuis la bande de Gaza et commettent des massacres dans plusieurs localités frontalières ainsi que lors d’un festival de musique. Le bilan est effroyable : plus de 1200 morts côté israélien, en grande majorité des civils, et 251 otages emmenés à Gaza. 15 mois plus tard, 60 de ces captifs seraient toujours entre les mains du groupe islamiste.
Face à cette attaque d’une ampleur inédite, la réponse d’Israël est immédiate et sans appel. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu promet d’anéantir le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par son pays mais aussi par les États-Unis et l’Union européenne.
Israël lance une offensive terrestre à Gaza
Après avoir pilonné la bande de Gaza pendant plusieurs semaines, Israël finit par lancer une opération militaire au sol le 27 octobre. Gaza, déjà soumise à un blocus, se retrouve totalement assiégée. Ses 2,4 millions d’habitants seront quasiment tous déplacés au moins une fois durant le conflit.
Une trêve d’une semaine permet un échange de prisonniers
Le 24 novembre, une accalmie s’installe avec l’entrée en vigueur d’une trêve d’une semaine négociée par l’Égypte. Elle permet la libération de 105 otages israéliens en échange de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l’acheminement d’une aide humanitaire plus substantielle à Gaza. Mais cette quantité reste insuffisante selon l’ONU et les hostilités reprennent de plus belle à l’issue de la trêve.
Frappe meurtrière israélienne lors d’une distribution d’aide
Le 29 février 2024, une distribution de nourriture vire au drame à Gaza. D’après le Hamas, 120 Palestiniens sont tués par des tirs israéliens lors de cette opération humanitaire. Israël affirme de son côté que des soldats ont riposté après que la foule a pris d’assaut le convoi. Face aux pénuries qui s’aggravent, plusieurs pays dont les États-Unis entament début mars des largages de vivres au-dessus de l’enclave.
L’Iran s’en prend à Israël, le Hezbollah s’en mêle
Principal soutien du Hamas avec le Qatar, l’Iran passe à l’offensive contre Israël le 13 avril 2024. Des drones et des missiles s’abattent sur le territoire israélien, en représailles à une frappe ayant visé quelques jours plus tôt le consulat iranien à Damas. C’est le début d’une escalade militaire régionale, qui va aussi impliquer le Hezbollah libanais, autre allié de Téhéran et du Hamas. Les heurts s’intensifient à la frontière israélo-libanaise.
Les chefs du Hamas et du Hezbollah tués
Le 30 juillet, le chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr est tué près de Beyrouth par une frappe israélienne. Le lendemain, c’est au tour d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, de périr dans une explosion à Téhéran. Israël reconnaîtra plusieurs mois plus tard en être responsable.
L’escalade se poursuit au Liban
Mi-septembre, Israël fait sauter des bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah, faisant 39 morts et près de 3000 blessés. Puis le 27 septembre, l’aviation israélienne bombarde massivement des positions du parti chiite et tue son secrétaire général Hassan Nasrallah. En représailles, Téhéran tire 200 missiles sur Israël le 1er octobre.
Mort du nouveau chef du Hamas, accusations de crimes de guerre
Le 16 octobre, des soldats israéliens abattent à Gaza le nouveau dirigeant du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l’attaque du 7 octobre 2023. Dix jours plus tard, Israël bombarde des cibles militaires en Iran. Mi-novembre, un comité de l’ONU estime que certaines méthodes employées par Tsahal à Gaza s’apparentent à un « génocide ». La Cour pénale internationale émet ensuite des mandats d’arrêt contre plusieurs responsables des deux camps pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Un cessez-le-feu précaire au Liban
Au Liban, un cessez-le-feu conclu le 27 novembre met fin à deux mois d’affrontements directs entre Israël et le Hezbollah. Mais l’accord reste fragile, les deux parties s’accusant mutuellement de le violer. Selon des sources gouvernementales libanaises, plus de 4000 personnes ont péri dans ce conflit depuis octobre 2023.
Signature d’une trêve à Gaza, avec libération d’otages
Après d’intenses tractations diplomatiques au Qatar, une trêve est finalement annoncée à Gaza le 15 janvier. Parrainé par Doha et Washington, l’accord prévoit un cessez-le-feu et un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. 33 otages israéliens doivent être relâchés contre 1904 détenus palestiniens durant les 6 premières semaines de trêve. La fin définitive de la guerre doit ensuite être négociée.
Ce cessez-le-feu, entré en vigueur dimanche, reste néanmoins très précaire au vu des décennies de conflit et du lourd bilan de cette dernière guerre. Selon des sources proches du Hamas, au moins 46 899 Palestiniens, surtout des civils, auraient péri dans les représailles israéliennes. Un chiffre contesté mais qui témoigne de l’ampleur de la tragédie vécue par Gaza ces 15 derniers mois.
