Alors que de plus en plus d’utilisateurs souhaitent quitter la plateforme X suite aux récents changements controversés, un collectif français de développeurs apporte une solution pour faciliter cette migration numérique. Leur application « HelloQuitteX » promet de transférer ses abonnés et abonnements vers des réseaux alternatifs comme Bluesky ou Mastodon, sans perdre ses précieux contacts. Une initiative citoyenne qui trouve un écho grandissant.
Une app made in France pour un « eXit » sans accroc
Récemment, les annonces de départ de X se multiplient, des institutions aux personnalités publiques en passant par les associations. En cause : l’absence de modération et un algorithme qui favoriserait les contenus choquants selon ces utilisateurs mécontents. Pour les accompagner dans cet « eXit », le projet collaboratif « HelloQuitteX » a vu le jour. Composé de plus de 30 bénévoles issus du monde associatif et piloté par une équipe du CNRS, ce collectif propose une application qui automatise le transfert de son réseau vers des plateformes jugées plus éthiques.
Bluesky et Mastodon, destinations de prédilection
Concrètement, « HelloQuitteX » permet en quelques clics de migrer ses abonnés et abonnements X vers Bluesky ou Mastodon, des réseaux alternatifs en plein essor. L’application guide l’utilisateur pour récupérer ses archives personnelles sur X et les télécharger sur la nouvelle plateforme de son choix. Un processus qui se veut simple et intuitif, pour encourager un maximum de personnes à franchir le pas. Les développeurs assurent effacer toutes les données après migration.
Beaucoup d’utilisateurs sont captifs de leur audience sur X. Certains n’arrivent pas à se décider à partir, de peur de perdre leurs sources ou leur public.
David Chavalarias, mathématicien au CNRS et initiateur du projet HelloQuitteX
Plus de 5000 inscrits en une semaine
Cette application répond à une vraie demande si l’on en croit les chiffres communiqués par le collectif. En à peine une semaine, « HelloQuitteX » aurait séduit plus de 5000 personnes et organisations cherchant à quitter le navire X. Un succès qui doit beaucoup au bouche-à-oreille et aux recommandations sur les réseaux. Les utilisateurs apprécient la simplicité de l’outil et les garanties éthiques mises en avant.
Un signal fort pour le 20 janvier
Le timing de lancement de l’app n’est pas anodin. L’objectif affiché est d’encourager un mouvement massif de départs de X le 20 janvier prochain, date symbolique de l’investiture de Donald Trump, proche soutien d’Elon Musk. Un moyen pour cette communauté de contester la vision ultralibérale de la liberté d’expression promue par le milliardaire, quitte à risquer plus de désinformation. Les membres de « HelloQuitteX » entendent bien utiliser leur outil comme un levier militant.
On espère créer un électrochoc et faire réagir les plateformes. Partir massivement le 20 janvier, c’est signifier qu’on refuse cette nouvelle ligne éditoriale toxique.
Un membre du collectif HelloQuitteX
X n’est pas le premier réseau social visé
Si cette opération est inédite par son ampleur, ce n’est pas la première fois que des vagues de départs sont organisées sur les réseaux sociaux. Dans le passé, des initiatives similaires avaient déjà ciblé Facebook ou Instagram, contestant leur modèle économique et leur impact sociétal. Mais X cristallise une contestation plus large depuis son rachat par Elon Musk. Ses détracteurs l’accusent de ne pas consacrer assez de moyens à la modération.
Des obstacles juridiques à prévoir ?
Malgré ses intentions louables, « HelloQuitteX » pourrait se heurter à quelques écueils juridiques. Certains observateurs soulignent que l’usage des données X pourrait constituer une violation de la propriété intellectuelle. D’autres pointent un risque de concurrence déloyale en favorisant certaines plateformes. Le collectif assure avoir anticipé ces questions et respecter scrupuleusement le droit. Mais il n’est pas à l’abri d’éventuelles poursuites.
On ne pirate rien, on ne vend rien. Notre seul but est d’offrir une liberté de choix aux utilisateurs, en respectant la loi et leurs données.
Une développeuse de HelloQuitteX
Et après X, d’autres réseaux dans le viseur ?
Fort de cette première expérience, le collectif « HelloQuitteX » n’exclut pas de s’attaquer à l’avenir à d’autres réseaux sociaux controversés. Si les changements récents chez Meta inquiètent aussi ces militants du numérique éthique, d’autres migrations pourraient s’organiser. Tout dépendra de l’évolution des politiques de modération et de l’appétit des utilisateurs pour des alternatives plus transparentes. Une chose est sûre, cette app illustre la volonté citoyenne de reprendre le contrôle de nos vies numériques.
