Un cessez-le-feu durement négocié entre Israël et le Hamas palestinien doit entrer en vigueur dimanche. Si cet accord permettra la libération d’une trentaine d’otages israéliens, il prévoit en contrepartie la remise en liberté par Israël de plus de 700 prisonniers palestiniens. Parmi eux figurent des dizaines de terroristes condamnés à perpétuité pour leur implication dans de sanglants attentats.
Des profils très inquiétants
D’après des sources proches du dossier, certains des détenus promis à une libération sont de véritables « bombes à retardement ». C’est notamment le cas de Zakaria Zubeidi, ancien chef des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, responsable de plusieurs attentats dont celui contre un bureau du Likoud en 2002 qui avait fait six morts. Condamné à perpétuité, il s’était évadé en 2021 avant d’être repris.
D’autres noms suscitent une vive inquiétude, comme ceux d’Iyad Jaradat et Ahmed Dahiri, figures du Djihad islamique impliquées dans des attaques meurtrières. Ou encore Mohammad Abu Warda, surnommé le « meurtrier de masse » pour son rôle dans deux attentats de bus à Jérusalem en 1996 qui avaient tué 45 personnes.
Un dilemme pour Israël
En acceptant de relâcher ces prisonniers au lourd passé, le gouvernement israélien s’expose à de vives critiques. Beaucoup craignent que ces terroristes, une fois libres, ne replongent dans la violence. Mais pour les autorités, c’était le seul moyen de récupérer des civils otages du Hamas.
La lutte de notre peuple contre vous ne cessera jamais. Nous resterons fermes et déterminés jusqu’à ce que vous quittiez notre terre
– Mohammad Abu Warda lors de son procès
Indignation des familles de victimes
Du côté des proches des victimes de ces terroristes, la pilule est amère. Beaucoup ont du mal à accepter de voir les assassins de leurs proches retrouver la liberté. Des manifestations ont eu lieu pour dénoncer cet accord perçu comme une prime à la violence.
Un pari risqué sur l’avenir
Si le cessez-le-feu permet d’apaiser temporairement les tensions, la libération de centaines de prisonniers, dont des dizaines d’extrémistes endurcis, constitue un pari très risqué pour la sécurité à moyen terme. Nombre d’experts craignent que cela ne donne un nouveau souffle aux groupes armés palestiniens.
Autant d’incertitudes qui pèsent sur l’avenir de ce processus de désescalade entre Israël et Gaza. Le chemin vers une paix durable semble encore long et semé d’embûches, alors que la méfiance reste profonde entre les deux camps après cette séquence d’une rare violence.
