2025 sera indéniablement placée sous le signe des Misérables dans le cinéma français. Pas moins de deux adaptations du chef-d’œuvre de Victor Hugo sont en effet en préparation, avec des partis pris radicalement différents. De quoi ravir les amateurs du roman fleuve de l’auteur mais aussi attirer un nouveau public vers ce monument de la littérature.
Grégory Gadebois, un Jean Valjean tourmenté
Le premier projet, sobrement intitulé « Jean Valjean », se concentrera sur le personnage principal du roman. Confié à Éric Besnard, à qui l’on doit notamment « Cash » et « Le Goût des merveilles », le long-métrage démarrera son tournage ce mardi pour une fin prévue le 27 février.
Pour incarner l’ancien forçat en quête de rédemption, c’est Grégory Gadebois qui a été choisi. Acteur rompu aux seconds rôles marquants, comme récemment dans « J’accuse » de Roman Polanski ou « Délicieux » d’Éric Besnard, il tiendra cette fois le haut de l’affiche. A ses côtés, on retrouvera Isabelle Carré dans le rôle de la sœur du personnage de l’Évêque Myriel, qui sera interprété par Bernard Campan. L’occasion pour Grégory Gadebois de donner une nouvelle dimension à sa carrière en portant sur ses épaules ce « prequel » aux Misérables.
Une approche intimiste des tourments de Jean Valjean
Éric Besnard entend en effet se focaliser sur la jeunesse de Jean Valjean et les événements qui l’ont conduit au bagne. Un angle inédit pour explorer la psychologie de cet ancien forçat rongé par la culpabilité et le désir de se racheter une conduite. Selon le producteur du film, ce long-métrage « reviendra sur l’origine d’un des plus grands héros de la littérature française ».
En se concentrant sur une partie de la vie du personnage passée sous silence par Victor Hugo, « Jean Valjean » promet d’offrir un nouvel éclairage sur le parcours de cet homme meurtri. Un positionnement « intimiste et psychologique » selon une source proche du projet, qui tranchera avec la fresque historique et sociale que constituent Les Misérables. De quoi attiser la curiosité des lecteurs et des cinéphiles.
Vincent Lindon, l’autre Jean Valjean
Mais Grégory Gadebois ne sera pas le seul à se glisser dans la peau de Jean Valjean en 2025. Un second projet d’adaptation du roman, cette fois dans une version plus fidèle, est également en cours avec Vincent Lindon dans le rôle titre. Un rôle que l’acteur, véritable figure du cinéma d’auteur français, convoitait depuis longtemps.
Jean Valjean, j’adore ce personnage, c’est comme si je les prenais tous et que je les mettais ensemble.
Vincent Lindon
Réalisé par Fred Cavayé, à qui l’on doit « Pour elle » ou plus récemment « Adieu Monsieur Haffmann », ce nouveau long-métrage devrait débuter son tournage cet été. Le scénario reprendra l’intrigue complète du roman de Victor Hugo, de la sortie du bagne de Jean Valjean à sa mort, en passant par sa rencontre avec Cosette et les barricades.
Une fresque ambitieuse en costumes d’époque
Contrairement au parti pris « prequel » d’Éric Besnard, Fred Cavayé entend rester au plus près de l’œuvre originale et de son cadre historique. Un défi de taille quand on connaît le souffle de ce roman fleuve. Mais le réalisateur peut compter sur le talent et l’envergure de Vincent Lindon pour porter ce projet ambitieux qui nécessitera d’importants moyens.
Tourné en costumes d’époque et dans des décors naturels, le film entend retranscrire toute l’ampleur de la fresque imaginée par Victor Hugo. Des barricades aux salons bourgeois en passant par les bas-fonds de Paris, cette nouvelle adaptation promet de restituer la richesse des Misérables. Un pari audacieux qui pourrait, en cas de succès, redonner ses lettres de noblesse au film en costumes.
2025, année Victor Hugo pour le cinéma français
Avec ces deux projets, le cinéma français place donc 2025 sous le signe des Misérables et de Victor Hugo. Une double célébration pour l’un des plus grands romans de la littérature française, déjà maintes fois adapté pour le cinéma et la télévision.
Reste désormais à savoir laquelle de ces deux visions parviendra le mieux à restituer la puissance du roman. Deux interprétations en tout cas très attendues, portées par des acteurs et réalisateurs de renom. Nul doute que le public répondra présent pour redécouvrir ou s’immerger pour la première fois dans ce monument littéraire.
D’autant que rares sont les adaptations récentes des œuvres de Victor Hugo au cinéma. Il faut en effet remonter aux « Misérables » de Robert Hossein en 1982 avec Lino Ventura pour la dernière adaptation notable. Un manque auquel le cinéma français entend remédier en 2025, pour le plus grand plaisir des cinéphiles et des lecteurs.
