ActualitésInternational

Cessez-le-feu à Gaza : Israël se réserve le droit de reprendre la guerre

Alors qu'un cessez-le-feu se profile à Gaza, Israël affirme se réserver le droit de reprendre la guerre "avec plus de force". Décryptage des enjeux d'un accord qui s'annonce fragile, entre libération d'otages et échange de prisonniers.

Alors qu’une trêve de 42 jours est sur le point d’entrer en vigueur à Gaza et que des échanges d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens sont prévus, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a tenu à rappeler qu’Israël se réservait « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis ».

Le spectre d’une reprise des hostilités

Lors d’une allocution télévisée ce samedi, Netanyahou a souligné qu’il ne s’agissait que d’un « cessez-le-feu provisoire ». Le dirigeant israélien a affirmé être prêt, le cas échéant, à relancer les opérations militaires dans la bande de Gaza « avec plus de force » si nécessaire.

Cette position ferme intervient à la veille de l’entrée en vigueur, prévue ce dimanche à 08h30 locales, d’un accord de cessez-le-feu durement négocié entre Israël et le Hamas, sous l’égide de médiateurs qataris, égyptiens et américains. Cet accord doit mettre un terme à 15 mois d’une guerre dévastatrice, la plus longue et la plus meurtrière qu’aient connue les deux camps.

« Comme je vous l’avais promis, nous avons changé la face du Moyen-Orient et en conséquence, le Hamas reste battu et solitaire »

Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien

Échanges de prisonniers en trois phases

L’un des points cruciaux de cet accord de trêve réside dans un échange de prisonniers et d’otages prévu pour s’étaler sur plusieurs semaines :

  • Dans une première phase de 6 semaines, 33 otages israéliens et « plus de 1890 prisonniers palestiniens » selon Le Caire doivent être libérés.
  • La deuxième phase sera consacrée à la négociation des modalités de libération des derniers otages israéliens.
  • Enfin, la troisième étape portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages israéliens décédés en captivité.

Les autorités israéliennes ont d’ores et déjà approuvé une première liste de 95 prisonniers palestiniens, principalement des femmes et des mineurs, qui seront relâchés dès ce dimanche. Parmi eux figureraient deux citoyens franco-israéliens, selon Paris.

Enjeux et incertitudes

Si l’accord de cessez-le-feu suscite un immense espoir, notamment chez les proches des otages qui vivent un véritable « cauchemar » depuis 470 jours selon leurs mots, de nombreuses incertitudes demeurent quant à sa solidité et sa pérennité.

Les déclarations de Benjamin Netanyahou sonnent comme un avertissement. Elles reflètent la fragilité d’une trêve qui pourrait voler en éclats à tout moment, sur fond de profondes divergences entre Israël et le Hamas. Beaucoup redoutent aussi l’état de santé des otages et les séquelles psychologiques de 15 mois de captivité.

Au-delà de la libération des prisonniers, l’accord prévoit également un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, une augmentation de l’aide humanitaire et l’entrée quotidienne de centaines de camions d’approvisionnement, y compris en carburant. Autant de points qui restent à concrétiser, alors que 60% des bâtiments seraient endommagés ou détruits dans l’enclave palestinienne.

« Il est difficile de trouver des vainqueurs à cette guerre, la plus longue et la plus sanglante entre Israël et les Palestiniens. »

Analyse d’un éditorialiste

Après 15 mois d’un conflit dévastateur qui a fait des milliers de victimes, déplacé des populations entières et ravagé les infrastructures, Israéliens comme Palestiniens aspirent plus que tout à une paix durable. Mais les mots de Netanyahou en disent long sur la précarité du cessez-le-feu qui doit débuter ce dimanche, et les défis titanesques qui attendent toutes les parties pour reconstruire et se reconstruire.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.