En pleine trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, les rebelles houthis du Yémen ont tenu à mettre en garde dimanche les forces qui leur sont opposées en mer Rouge. Soutenus par l’Iran, les Houthis qui contrôlent de vastes régions du Yémen ainsi que la capitale Sanaa, ont averti que toute agression contre leur pays pendant cette période de cessez-le-feu aurait de lourdes « conséquences ».
Dans un communiqué relayé sur le réseau social X (anciennement Twitter), accompagné d’une vidéo, les insurgés ont clairement fait savoir que les « forces ennemies en mer Rouge » seraient tenues pour responsables des répercussions de la moindre attaque perpétrée contre le territoire yéménite tant que durerait l’accord de cessation des hostilités à Gaza. Ils ont prévenu qu’ils riposteraient par des « opérations militaires précises » sans la moindre retenue.
Menaces et avertissements répétés des Houthis
Ce n’est pas la première fois que le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, brandit la menace d’une escalade militaire. Déjà jeudi dernier, il avait prévenu qu’il n’hésiterait pas à intensifier les attaques contre Israël si ce dernier venait à violer les termes de la trêve convenue.
Pour rappel, le premier volet de cet accord de cessez-le-feu est censé s’appliquer pendant 42 jours, avec une entrée en vigueur prévue ce dimanche 4 août à 6h30 GMT.
Des attaques houthies qui perturbent le trafic maritime
Depuis novembre 2023, les rebelles houthis multiplient les offensives en mer au large des côtes yéménites, ciblant des navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël. Ils affirment agir ainsi en signe de solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte du conflit qui fait rage dans la bande de Gaza.
Ces attaques répétées ont eu pour conséquence de perturber fortement le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone stratégique cruciale pour le commerce international. Face à cette menace, les États-Unis ont dû mettre sur pied une coalition navale multinationale et mener des frappes contre des cibles rebelles au Yémen, parfois épaulés par le Royaume-Uni.
Revendication d’une attaque contre un porte-avions américain
Outre leur dernier avertissement, les Houthis ont également affirmé dimanche avoir pris pour cible le porte-avions américain USS Harry S. Truman et d’autres « navires de guerre ». Selon eux, des drones et des missiles de croisière auraient été employés lors de cette prétendue attaque, contraignant le bâtiment à quitter la zone d’opérations. Une information qui n’a toutefois pas été confirmée par le commandement militaire américain.
Un conflit yéménite qui s’enlise
Ces développements interviennent alors que le Yémen est en proie à une guerre civile dévastatrice depuis 2014, opposant les rebelles houthis, alliés de l’Iran et qui contrôlent la capitale Sanaa ainsi qu’une bonne partie du nord et de l’ouest du pays, aux forces gouvernementales soutenues par une coalition menée par l’Arabie saoudite.
Malgré de multiples tentatives de médiation et appels au dialogue, le conflit semble s’enliser année après année, avec son lot de drames humanitaires et de destructions. L’ONU considère cette crise comme la pire catastrophe humanitaire actuelle au monde, avec des millions de Yéménites confrontés à la faim, aux épidémies et aux déplacements forcés.
Des implications régionales et internationales
Au-delà de ses conséquences dramatiques pour la population yéménite, cette guerre par procuration entre l’Iran et l’Arabie saoudite a également des répercussions majeures à l’échelle régionale et internationale. Elle s’inscrit en effet dans le cadre des rivalités géopolitiques et des luttes d’influence qui déchirent le Moyen-Orient.
Les attaques des Houthis contre le trafic maritime, leur soutien revendiqué aux Palestiniens et leurs mises en garde contre Israël témoignent de la complexité de ce conflit qui dépasse largement les frontières du Yémen. Une complexité qui rend d’autant plus ardue toute perspective de règlement durable, malgré les efforts déployés par la communauté internationale.
Dans ce contexte, l’avertissement lancé par les rebelles pendant la trêve à Gaza vient encore accroître la tension dans une région déjà à vif. Il souligne aussi la nécessité pour toutes les parties de respecter scrupuleusement les cessez-le-feu en vigueur, afin d’éviter toute escalade potentiellement dévastatrice, que ce soit dans la bande de Gaza, au Yémen ou dans l’ensemble du Moyen-Orient.