Le Puy du Fou, fleuron des parcs à thème français, se retrouve au cœur d’une vive polémique depuis quelques jours. La raison ? Son exclusion surprise du pass Culture, le dispositif lancé par le gouvernement pour favoriser l’accès des jeunes à la culture. Une révélation qui a suscité de nombreuses réactions et poussé la ministre de la Culture, Rachida Dati, à se saisir du dossier.
Le Puy du Fou banni du pass Culture : les dessous d’une décision controversée
C’est la députée apparentée RN Anne Sicard qui a mis le feu aux poudres en révélant cette semaine que le célèbre parc vendéen n’était pas éligible au pass Culture. Une annonce qui a immédiatement déclenché une vague d’incompréhension et d’indignation, beaucoup jugeant cette exclusion parfaitement injustifiée.
En effet, si l’on en croit un rapport de la Cour des comptes, le pass Culture permet pourtant de financer des activités bien moins culturelles, à l’image des escape games. Un paradoxe qui a choqué de nombreux observateurs, à commencer par Rachida Dati.
Rachida Dati monte au créneau
Interpellée à ce sujet au Sénat par le parlementaire LR Max Brisson, la ministre de la Culture n’a pas tardé à réagir. Fustigeant une décision arbitraire, Rachida Dati a fait part de sa volonté de réexaminer le dossier :
Il y a des spectacles qui sont écartés un peu d’office. J’ai demandé à mes services d’examiner la demande du Puy du Fou concernant l’éligibilité à la part individuelle du pass Culture.
Rachida Dati, ministre de la Culture
La ministre a également indiqué vouloir revoir la composition du comité stratégique du pass « afin qu’il soit plus diversifié ». Une main tendue en direction du parc vendéen, dont l’exclusion continue de faire polémique.
Le Puy du Fou victime de sa réputation ?
Si les raisons exactes de la mise à l’écart du Puy du Fou restent à éclaircir, certains y voient un acte politique. Il faut dire que le parc vendéen, plébiscité par le public pour ses spectacles grandioses, entretient des liens étroits avec la droite conservatrice. Son propriétaire, Philippe de Villiers, est une figure emblématique du souverainisme français.
Cette proximité idéologique serait-elle à l’origine de l’éviction du Puy du Fou ? C’est en tout cas ce que suggèrent certains élus de droite, dénonçant un deux poids, deux mesures dans le traitement des demandes d’éligibilité au pass Culture. Une accusation grave, qui mérite un examen approfondi du dossier.
Le pass Culture dans la tourmente
Au-delà du cas spécifique du Puy du Fou, c’est le pass Culture lui-même qui se retrouve une nouvelle fois sur la sellette. Généralisé en 2022 après avoir figuré parmi les engagements de campagne d’Emmanuel Macron, ce dispositif censé démocratiser l’accès à la culture fait l’objet de multiples critiques.
Principal grief : le manque de discernement dans le choix des activités financées, comme l’illustre le chiffre des 16 millions d’euros dépensés pour des escape games. Un constat cinglant dressé par la Cour des comptes dans un récent rapport.
Le pass Culture ne doit pas être un chèque en blanc. Il est urgent de mieux encadrer son utilisation pour garantir son caractère véritablement culturel.
Une source proche du dossier
L’affaire du Puy du Fou pourrait bien être le déclencheur d’une remise à plat du pass Culture. Car au-delà des polémiques, c’est la crédibilité même du dispositif qui est en jeu. Reste à savoir si le gouvernement aura le courage de procéder aux ajustements nécessaires pour en faire un véritable outil au service de la démocratisation culturelle.
- Le Puy du Fou exclu du pass Culture, une décision qui fait polémique
- Rachida Dati promet de réexaminer le dossier et de diversifier le comité stratégique
- Des soupçons de décision politique, le parc vendéen victime de sa réputation ?
- Un nouveau coup dur pour le pass Culture déjà critiqué pour son manque de discernement
Une chose est sûre : l’exclusion du Puy du Fou du pass Culture n’a pas fini de faire parler. Alors que la saison estivale approche, le célèbre parc vendéen espère bien avoir gain de cause et profiter, lui aussi, de ce coup de pouce financier. La balle est désormais dans le camp du ministère de la Culture, sommé de clarifier ses critères et de mettre fin à une polémique qui n’a que trop duré.
