À la veille de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas, les rues de Londres ont résonné samedi des voix de centaines de manifestants pro-palestiniens déterminés à « maintenir la pression ». Rassemblés dans le centre de la capitale britannique, ils ont exprimé un optimisme prudent quant à cette trêve, espérant qu’elle apportera davantage qu’un simple « répit temporaire » pour les Gazaouis.
Initialement prévue comme une marche, la manifestation s’est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la police ayant rejeté le parcours proposé qui passait trop près d’une synagogue. Malgré ce changement, la détermination des participants est restée intacte. Brandissant des pancartes aux slogans percutants tels que « Arrêtez d’armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre », ils ont scandé d’une seule voix : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée ».
Un cessez-le-feu sous haute surveillance
Si la trêve, qui doit débuter dimanche matin, suscite une lueur d’espoir, elle est accueillie avec prudence par les manifestants. Prévoyant des libérations d’otages israéliens détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël, ainsi qu’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire, elle est scrutée de près.
Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l’aide internationale arrive à Gaza.
Ben, syndicaliste de 36 ans
Pour beaucoup, comme Anisah Qausher, étudiante, cette trêve « arrive tard et est insuffisante ». Si elle espère qu’elle « apportera un répit temporaire », elle estime qu’il faudra « faire beaucoup plus », notamment relever le défi titanesque de la reconstruction de Gaza.
Un lourd bilan humain et matériel
Le conflit a laissé derrière lui un bilan déchirant. Selon des sources proches, l’attaque du 7 octobre a coûté la vie à 1 210 personnes côté israélien, principalement des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 resteraient toujours otages à Gaza, dont 34 seraient mortes.
Quant aux Palestiniens, le Hamas estime qu’au moins 46 899 personnes, essentiellement des civils, ont perdu la vie dans l’offensive israélienne à Gaza. Les Nations Unies jugent ces chiffres crédibles et affirment que le niveau de destruction à Gaza est « sans précédent dans l’histoire récente ».
Affrontements entre manifestants
La tension était palpable lors du rassemblement à Londres, où une contre-manifestation d’une centaine de personnes arborant des drapeaux israéliens se tenait non loin. La police, déployée en masse, a procédé à au moins sept arrestations pour maintenir les deux camps à distance et éviter tout débordement.
Face à un conflit qui n’en finit pas et des plaies béantes à Gaza, la société civile se mobilise pour réclamer une paix juste et durable. Cette manifestation à Londres en est le témoin. À l’aube de ce cessez-le-feu tant attendu, tous les regards sont tournés vers la Palestine, dans l’espoir que ce énième épisode marquera un tournant vers la réconciliation. La route sera longue, mais la détermination des manifestants à « maintenir la pression » montre que l’abandon n’est pas une option.
Seul l’avenir nous dira si ces espoirs seront entendus et si cette trêve fragile saura poser les bases d’une paix durable pour les Palestiniens et les Israéliens, après tant d’années de souffrances et de déchirements. Une chose est sûre, la communauté internationale aura un rôle clé à jouer pour accompagner ce processus et s’assurer que les engagements pris soient respectés. Car au-delà des mots, ce sont des actes concrets que les peuples meurtris de Palestine et d’Israël attendent aujourd’hui.