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Pavel Durov, Fondateur de Telegram, Reconnaît « La Gravité des Faits »

Le fondateur de Telegram admet la présence grandissante de criminels malgré la modération. Une situation qui menace l'avenir de l'entreprise, criblée de dettes. Pavel Durov promet de renforcer les efforts, mais la justice reste sceptique. Telegram parviendra-t-il à conjuguer confidentialité et lutte contre la criminalité ? L'avenir nous le dira.

Pavel Durov, le charismatique fondateur de la messagerie cryptée Telegram, a récemment fait face à la justice française. Lors de son audition, il a reconnu « la gravité des faits » reprochés à sa plateforme, devenue malgré lui un repaire pour de nombreux criminels.

Pourtant, lorsqu’il a créé Telegram avec son frère en 2013, Pavel Durov n’avait pas pour ambition d’en faire un outil au service du crime. Mais force est de constater que les malfaiteurs y ont trouvé leur compte, profitant de la simplicité d’utilisation et du chiffrement de bout en bout pour échapper à la surveillance.

Une quinzaine de groupes illicites épinglés

Les juges ont détaillé pas moins de quinze groupes Telegram dédiés à des activités illégales : pédocriminalité, trafic de drogue, escroqueries, vente d’armes, recours à des tueurs à gages… Certains opéraient même au grand jour, profitant de l’apparent laxisme de la plateforme.

Interrogé sur la facilité d’accès à ces contenus illicites, bien plus aisée que sur le darknet, Pavel Durov s’est défendu en mettant en avant les efforts de modération. Selon lui, Telegram supprime chaque mois « 15 à 20 millions de comptes et 1 à 2 millions de chaînes et groupes ». Mais cela ne semble pas suffire face à l’ampleur du phénomène.

Un manque de coopération pointé du doigt

Le milliardaire, qui possède plusieurs nationalités dont la française, rejette la faute sur le manque de signalements de la part de la justice et des associations. Une critique balayée par les magistrats, qui soulignent le faible nombre de réponses aux requêtes judiciaires : seulement 4 en France au premier trimestre 2024, contre 673 au dernier trimestre.

À l’échelle mondiale, Telegram affirme avoir transmis des informations d’identification pour plus de 10 000 utilisateurs sur les six premiers mois de 2024. « Ce n’est pas beaucoup au regard de vos 950 millions d’utilisateurs revendiqués », a rétorqué un juge d’instruction lors de l’audition.

L’avenir de Telegram en question

Si la messagerie a annoncé fin décembre son premier bénéfice net annuel, l’ardoise reste salée. Pavel Durov a révélé que son entreprise, basée à Dubaï, croule sous une dette de 2 milliards de dollars. Une situation difficile qui pourrait menacer son avenir si Telegram ne parvient pas à conjuguer confidentialité et lutte contre la criminalité.

Pour tenter de redorer son blason, Durov a promis d’améliorer les processus de modération, une annonce saluée par le président français Emmanuel Macron. Mais les actes devront suivre les paroles pour convaincre une justice qui reste pour l’heure sceptique. L’avenir nous dira si Telegram réussira son pari de devenir une messagerie sécurisée et respectable.

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