Un nouveau chapitre vient de s’ouvrir dans le scandale retentissant du « Qatargate » qui secoue les instances européennes depuis plusieurs mois. Selon des informations obtenues par notre rédaction, l’ancienne eurodéputée socialiste belge Marie Arena a été inculpée ce samedi pour son implication présumée dans ce vaste système de corruption. Les faits qui lui sont reprochés ? Être membre d’une « organisation criminelle » qui aurait œuvré au sein même du Parlement européen.
L’étau se resserre autour des élus européens
Depuis l’éclatement de l’affaire en décembre 2022, les révélations s’enchaînent et ébranlent la confiance des citoyens envers leurs représentants. Tout avait commencé par une série d’interpellations chocs à Bruxelles, visant plusieurs figures politiques de premier plan, soupçonnées d’avoir été « achetées » par des puissances étrangères. Parmi elles, l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri et la vice-présidente grecque du Parlement Eva Kaili. D’énormes sommes d’argent en liquide avaient été saisies à leurs domiciles respectifs.
Mais l’onde de choc ne s’est pas arrêtée là. Au fil des mois, d’autres élus ont été mis en cause, à l’image des eurodéputés Marc Tarabella, Andrea Cozzolino ou encore Francesco Giorgi, compagnon d’Eva Kaili. Tous sont aujourd’hui inculpés dans ce dossier tentaculaire. Et parmi eux figure désormais Marie Arena, une proche de Pier Antonio Panzeri dont le nom circulait avec insistance depuis le début de l’affaire.
280 000 euros retrouvés au domicile du fils de Marie Arena
Si l’élue socialiste clame son innocence et nie toute implication dans ce système de corruption présumé, certains éléments troublants ont été mis au jour par les enquêteurs. Selon une source proche du dossier, pas moins de 280 000 euros en espèces auraient ainsi été découverts en juillet 2023, lors d’une perquisition au domicile du fils de Marie Arena, voisin du sien. Une somme dont la provenance interroge, même si la principale intéressée se défend de tout lien avec des activités illégales :
« Pour être liée à une organisation criminelle, il faut avoir connaissance d’activités criminelles et je vous jure que c’était totalement impensable pour moi »
a-t-elle déclaré au quotidien La Libre ce samedi.
Le Qatar et le Maroc au cœur des soupçons
Mais alors quels pays se cacheraient derrière ce vaste scandale présumé de corruption ? Selon les enquêteurs, deux noms reviennent avec insistance : le Qatar et le Maroc. Ces États sont soupçonnés d’avoir mis en place un système d’influence occulte au sein du Parlement européen, à coup de pots-de-vin, afin de redorer leur image en matière de droits humains. Des accusations que les deux pays concernés réfutent fermement depuis le début de l’affaire.
Une enquête perturbée par des recours
Mais l’enquête est loin d’être un long fleuve tranquille pour la justice belge, en première ligne dans ce dossier. Depuis plus d’un an, celle-ci doit composer avec de multiples recours déposés par les avocats des protagonistes, qui contestent la régularité des poursuites. Une bataille procédurale intense se joue en parallèle devant la cour d’appel de Bruxelles, avec des audiences prévues jusqu’en avril prochain.
Dans ce contexte, difficile de savoir quand les inculpés pourraient être amenés à comparaître devant un tribunal. Mais une chose est sûre, le Qatargate a d’ores et déjà profondément entaché la réputation du Parlement européen et de ses élus. L’institution parviendra-t-elle à se relever de ce séisme politico-judiciaire inédit ? L’avenir nous le dira, mais la route s’annonce encore longue et semée d’embûches.
L’inculpation de Marie Arena, un nouveau coup dur pour la gauche européenne
En attendant, l’inculpation de Marie Arena est un nouveau coup dur pour les socialistes européens, déjà très affaiblis par ce scandale qui décime leurs rangs depuis des mois. Même si l’ex-eurodéputée continue de clamer son innocence, son implication présumée jette une ombre supplémentaire sur un groupe politique en pleine tourmente.
D’autant que l’élue francophone de 58 ans n’était pas n’importe qui au sein de l’institution. Très proche de Pier Antonio Panzeri, l’un des hommes-clés du dossier, elle avait tissé de solides réseaux au fil de ses mandats. Son inculpation risque donc de fragiliser un peu plus l’édifice socialiste au Parlement européen.
Les prochaines étapes d’un feuilleton judiciaire loin d’être terminé
Quelles seront les prochaines révélations dans cette affaire qui semble sans fin ? Nul ne le sait encore, mais une chose est sûre : le Qatargate n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Les enquêteurs belges, déterminés à faire la lumière sur ce système présumé de corruption, devraient encore frapper à d’autres portes dans les semaines et mois à venir.
De nouvelles inculpations sont-elles à prévoir ? Des eurodéputés parviendront-ils à blanchir leur nom ? Le Qatar et le Maroc sortiront-ils indemnes de ce scandale ? Autant de questions qui restent en suspens et qui promettent de nouvelles révélations fracassantes. Une seule certitude : le feuilleton judiciaire du Qatargate est encore loin, très loin, de connaître son épilogue.