C’est un cauchemar qui se déroule actuellement pour les nouveaux propriétaires des appartements de l’ancien Village des médias des Jeux olympiques de Paris 2024. À peine les clés en main, ils découvrent avec stupeur l’étendue des malfaçons dans ces logements flambant neufs, censés dynamiser le quartier de Dugny en Seine-Saint-Denis.
Un rêve qui vire au cauchemar
Alamine faisait partie de ces heureux premiers acquéreurs, fier d’acheter sur plan un trois pièces dans ce complexe mis en lumière par les visites de ministres pendant les JO. Mais la désillusion fut grande lors de l’état des lieux :
On a découvert une fuite d’eau dans la trappe de la cuisine, provoquant des moisissures sur les murs . J’ai payé cet appartement 290.000 euros, ce n’est pas pour qu’il soit dangereux pour la santé de mes filles de trois mois et deux ans.
Alamine, propriétaire
Et les mauvaises surprises ne s’arrêtent pas là. Vitres fissurées, volets roulants défectueux, trous dans les murs : la liste des défauts de construction s’allonge de jour en jour pour ces résidents qui ont pourtant déboursé des sommes conséquentes pour devenir propriétaires.
Des matériaux bas de gamme
D’après des sources proches du dossier, le chantier aurait été réalisé à la va-vite, en utilisant des matériaux de piètre qualité afin de respecter des délais serrés imposés par le comité d’organisation des JO. Une course à la rentabilité qui se fait au détriment de la qualité et de la sécurité selon de nombreux experts :
Les promoteurs immobiliers ont profité de la pression liée aux Jeux olympiques pour bâcler le travail et gonfler leurs marges. C’est malheureusement une pratique courante, les acheteurs sont les dindons de la farce.
Un architecte spécialisé souhaitant garder l’anonymat
Un sentiment d’abandon
Face à cette situation kafkaïenne, les résidents se sentent totalement démunis et abandonnés. Malgré leurs appels répétés au promoteur, rien ne bouge. Certains envisagent des actions en justice pour obtenir réparation :
On a affaire à des escrocs qui nous ont refilé des passoires hors de prix et qui se dérobent maintenant. Il va falloir se battre pour avoir gain de cause, quitte à aller devant les tribunaux. Acheter un logement neuf ne devrait pas être un tel calvaire !
Sofia, une autre propriétaire excédée
Cette affaire jette une lumière crue sur les dérives de la promotion immobilière et la pression liée aux grands événements comme les Jeux olympiques. Au-delà de la réussite sportive, il est crucial de s’assurer que l’héritage laissé aux populations locales soit durable et de qualité. En sacrifiant cela, on risque de transformer un rêve olympique en cauchemar bien réel pour les habitants.
Les pouvoirs publics, le comité d’organisation et les promoteurs seront-ils en mesure d’assumer leurs responsabilités et de corriger le tir ? Les propriétaires floués du Village des médias l’espèrent de tout cœur. Une chose est sûre, ils ne comptent pas en rester là et se battre pour que leur voix soit enfin entendue dans ce scandale immobilier qui ternit tristement l’image des JO de Paris.
