Une ombre menaçante plane sur le web. Son nom : Terrorgram. Ce réseau suprémaciste blanc, récemment classé comme organisation terroriste par les autorités américaines, propage une idéologie mortifère. S’inspirant des méthodes de l’État islamique, il diffuse en ligne sa propagande extrémiste et appelle ses adeptes à précipiter une guerre civile.
Un groupe « accélérationniste » qui marche dans les pas de Daech
Terrorgram fait partie de la mouvance discrète mais dangereuse de l’ultra-droite radicale. Au-delà d’une obsession pour la race et d’une haine viscérale des minorités, ses membres prônent l’accélérationnisme. Selon cette théorie, la société actuelle, jugée viciée et injuste, doit être renversée le plus rapidement possible par le chaos et la violence.
Comme l’État islamique en son temps, Terrorgram produit sa propre propagande en ligne, avec des magazines et des vidéos ciblant ses sympathisants. Leur message est clair : seule une guerre civile purificatrice permettra de bâtir un nouvel ordre mondial centré sur la suprématie de la race blanche.
Une nébuleuse terroriste difficile à cerner
Lundi 13 janvier, les États-Unis ont officiellement désigné Terrorgram comme organisation terroriste, au même titre qu’al-Qaïda ou le Hezbollah. Trois de ses dirigeants présumés, basés au Brésil, en Croatie et en Afrique du Sud, ont été nommément visés. Mais la nébuleuse reste difficile à appréhender dans sa globalité, avec de nombreuses ramifications internationales.
Les États-Unis restent profondément préoccupés par la menace mondiale constituée par le terrorisme à motivation raciale ou ethnique.
Extrait d’un communiqué du gouvernement américain
Une radicalisation rapide des esprits
La force de frappe de groupes comme Terrorgram repose avant tout sur leur maîtrise des outils numériques pour diffuser leurs thèses extrémistes. En quelques clics, les internautes peuvent accéder à des contenus propageant la haine et appelant à la violence. Un phénomène qui touche particulièrement les plus jeunes, avec un risque de radicalisation accéléré.
D’après des sources proches du dossier, Terrorgram serait lié à plusieurs projets d’attentats déjoués ces derniers mois en Europe et en Amérique du Nord. La menace d’actions violentes perpétrées par ces loups solitaires radicalisés en ligne est prise très au sérieux par les services antiterroristes.
Surveiller et punir : le défi des autorités
Face à la menace diffuse mais bien réelle que représente Terrorgram, le travail de surveillance s’avère crucial mais complexe pour les autorités. Traquer la propagande suprémaciste dans les tréfonds du web demande des moyens technologiques et humains colossaux. La coopération internationale est également primordiale pour identifier et neutraliser les têtes pensantes de la mouvance.
Au-delà de la traque policière, c’est aussi tout un travail de prévention qui doit être mené pour endiguer la prolifération de l’idéologie mortifère de Terrorgram et consorts. Déconstruire leurs discours de haine, proposer un contre-récit, mais aussi s’attaquer aux racines du mal-être qui pousse certains vers l’extrémisme : autant de défis de long terme pour nos sociétés.
Une vigilance collective indispensable
Les révélations sur Terrorgram nous rappellent que la menace terroriste est protéiforme. Si la lutte contre l’islamisme radical monopolise l’attention, l’ultra-droite n’en demeure pas moins un danger sous-estimé. Ses adeptes, galvanisés par des théories complotistes et suprémacistes, constituent une poudrière qu’une étincelle suffirait à embraser.
Face à ce péril, la réponse doit être ferme mais aussi mesurée. Surveiller sans verser dans un contrôle généralisé liberticide. Punir les actes et propos illégaux, tout en créant les conditions d’un débat apaisé. C’est tout l’enjeu d’une démocratie qui doit défendre ses valeurs sans renier ses principes. Un équilibre fragile, qui appelle une vigilance de tous les instants.