Les relations entre la France et l’Algérie traversent actuellement une crise diplomatique d’une ampleur sans précédent. Derrière les menaces proférées par certains influenceurs algériens, se cache en réalité une stratégie bien plus vaste visant à diaboliser la France, orchestrée en coulisses par le régime du président Abdelmadjid Tebboune.
Une crise qui s’enracine dans les tensions historiques
Si le climat diplomatique entre Paris et Alger s’est considérablement dégradé ces derniers mois, les racines de cette crise remontent en réalité à bien plus loin. Selon plusieurs experts, les relations franco-algériennes ont toujours été empreintes de non-dits et de ressentiments liés à l’histoire coloniale commune aux deux pays.
Mais le point de bascule semble avoir été atteint en juin 2024, lorsque le président algérien a appris qu’Emmanuel Macron s’apprêtait à envoyer une lettre au roi du Maroc Mohammed VI reconnaissant implicitement la marocanité du Sahara occidental. Une décision vécue comme une véritable trahison par Alger.
Les dessous d’une stratégie anti-française
Depuis cet épisode, le pouvoir algérien semble avoir enclenché une vaste campagne visant à attiser le sentiment anti-français, en s’appuyant notamment sur des relais médiatiques et des influenceurs. D’après une source proche du dossier, le but serait de faire monter la pression populaire contre la France pour obtenir des concessions.
« Vous pouvez me croire, Tebboune ira jusqu’au bout ! », confie un fin connaisseur du sérail algérien.
Certains blogueurs et Tiktokeurs algériens, qui comptent des centaines de milliers d’abonnés, se sont ainsi mis à multiplier les contenus hostiles à la France, allant parfois jusqu’à proférer des menaces. Des dérapages qui arrangent bien le régime, lui permettant de faire pression sans se mouiller directement.
Le lobby algérien en France, un acteur clé
Mais cette offensive anti-française ne se limite pas aux frontières de l’Algérie. Depuis plusieurs années, un véritable lobby pro-régime s’est constitué en France, fédérant une communauté d’activistes bien implantés dans l’Hexagone. Leur mission : encourager un sentiment nationaliste auprès de la diaspora et faire pression sur les autorités françaises.
Des personnalités comme Mehdi Ghezzar, entrepreneur et ancien chroniqueur sur RMC, jouent ainsi un rôle central dans la promotion des intérêts du régime algérien en France. Une influence qui n’est pas sans conséquence sur l’évolution de la crise actuelle entre les deux pays.
Quelle issue pour cette crise inédite ?
Face à cette situation explosive, Paris semble pour l’instant privilégier la fermeté, comme en témoignent les récentes déclarations de Gérald Darmanin sur une possible remise en cause des privilèges accordés aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens.
Mais d’après plusieurs observateurs, une désescalade rapide semble peu probable tant les positions semblent inconciliables. Certains craignent même un scénario de rupture pure et simple des relations diplomatiques si la tension continue de monter.
« Dans le monde des services, ce sont des choses que l’on ne fait pas », souligne un haut fonctionnaire français, en référence aux pressions exercées par l’Algérie.
Une chose est sûre : cette crise sans précédent risque de laisser des traces durables dans les relations entre la France et l’Algérie. Au-delà des enjeux diplomatiques, c’est tout un pan de l’histoire commune aux deux pays qui se rejoue aujourd’hui en coulisses, entre ressentiment, manipulation et luttes d’influence.
Alors que des voix s’élèvent des deux côtés de la Méditerranée pour appeler au dialogue, l’avenir des relations franco-algériennes n’a jamais semblé aussi incertain. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour savoir si la raison saura l’emporter sur les passions.