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Des trésors royaux lituaniens ressurgissent après 80 ans

Une fabuleuse collection de joyaux royaux lituaniens, disparue depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, vient d'être retrouvée à Vilnius. Ces trésors Renaissance témoignent de l'âge d'or de la Lituanie médiévale. Découvrez ce que ce trésor recèle...

Imaginez, pendant près d’un siècle, un fabuleux trésor royal sommeillant caché au cœur d’une capitale européenne. C’est l’incroyable découverte qu’ont fait des archéologues lituaniens en décembre dernier, mettant au jour une extraordinaire collection de joyaux datant du XVIe siècle. Des pièces d’apparat étincelantes qui témoignent de l’âge d’or de ce petit pays balte à la Renaissance.

Un trésor oublié depuis la Seconde Guerre mondiale

La dernière trace connue de ces trésors royaux remonte à 1939. Selon des documents d’époque récemment retrouvés, les autorités lituaniennes auraient caché à la hâte ces joyaux de la couronne sous un escalier de la cathédrale de Vilnius, la capitale, alors que la menace de l’invasion allemande et soviétique se précisait. Une manœuvre désespérée pour tenter de préserver ce patrimoine d’une valeur inestimable.

Pendant 80 ans, le secret de cette cache improvisée n’a jamais été éventé, y compris sous l’occupation soviétique qui a suivi la guerre. Un petit miracle quand on connait le sort funeste de nombreux trésors culturels durant ces années tumultueuses en Europe de l’Est. Les couronnes, sceptres et autres regalia seraient probablement restés à l’abri des regards pendant encore longtemps si une équipe d’archéologues de Vilnius ne s’était pas lancée sur leurs traces.

Des joyaux symboles de l’âge d’or lituanien

Car au-delà de leur valeur matérielle et artistique, ces ornements royaux sont les derniers témoins d’une époque faste de l’histoire lituanienne, quand le pays, allié à la Pologne au sein de la République des Deux Nations, était une puissance politique et culturelle qui rayonnait sur toute l’Europe de l’Est. Une période que les historiens qualifient d’âge d’or lituanien.

Les insignes funéraires des monarques de Lituanie et de Pologne sont des trésors historiques inestimables, des exemples remarquables d’orfèvrerie et de joaillerie.

Gintaras Grusas, archevêque de Vilnius

Parmi les pièces maîtresses retrouvées, on compte notamment les regalia d’Alexandre Ier Jagellon, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne au début du XVIe siècle, ainsi que ceux de deux de ses belles-filles, Barbara Radziwill et Élisabeth d’Autriche, des figures marquantes de la Renaissance lituano-polonaise. Des trésors d’une grande richesse qui reflètent le prestige et la puissance des souverains de l’époque.

Une restauration minutieuse pour une exposition en 2025

Actuellement pris en charge par les équipes de restauration des musées nationaux lituaniens, les joyaux et autres pièces d’apparat subissent un nettoyage et une remise en état minutieuse. Un travail de longue haleine qui vise à leur redonner tout leur éclat d’antan, malgré les outrages du temps et les conditions de conservation précaires de ces 80 dernières années.

L’objectif est de pouvoir les présenter au public d’ici 2025 lors d’une grande exposition qui célébrera ces trésors nationaux enfin revenus à la lumière. Un événement très attendu en Lituanie, qui y voit une formidable occasion de redécouvrir son patrimoine et de faire rayonner son histoire par-delà les frontières. La résurrection inattendue de cet héritage royal oublié constitue une fierté et un espoir pour ce pays qui a tant souffert au XXe siècle.

La redécouverte d’un patrimoine longtemps spolié

Plus largement, cette découverte illustre l’enjeu de la conservation et de la valorisation des trésors culturels des pays d’Europe centrale et orientale, trop longtemps spoliés, cachés ou oubliés au gré des tourments de l’Histoire. Depuis la chute du Rideau de fer, d’autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Tchéquie ont entamé un vaste travail de redécouverte de ce patrimoine perdu.

De Prague à Cracovie en passant par Budapest, les musées et les chercheurs s’activent pour retrouver les collections dispersées, identifier les pièces manquantes et reconstituer peu à peu ce puzzle culturel éclaté par les conflits du siècle dernier. Un travail de fourmi, entre enquête historique et coopération internationale, pour permettre à ces nations de renouer avec leur mémoire et leur grandeur passée.

La réapparition providentielle des joyaux de la couronne lituanienne est donc plus qu’une curiosité archéologique. C’est un symbole fort du renouveau culturel à l’œuvre en Europe centrale depuis 30 ans. Et la promesse, peut-être, que d’autres trésors oubliés referont un jour surface, pour le plus grand bonheur des passionnés d’art et d’histoire.

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