L’économie américaine se retrouve sous pression alors que les dernières données montrent que le plafond de la dette publique, fixé à un peu plus de 36 000 milliards de dollars, a été atteint. Face à cette situation préoccupante, Janet Yellen, la secrétaire d’État au Trésor sortante, a annoncé la mise en place imminente de « mesures extraordinaires » à compter du 21 janvier 2023, lendemain de l’investiture du président élu Donald Trump.
Un plafond qui n’autorise plus de nouvelles dépenses
Dans un courrier adressé aux principaux responsables du Congrès, Mme Yellen a souligné que le plafond actuel de la dette « n’autorise pas de nouvelles dépenses ». Cette limite, qui reflète le montant total que le gouvernement fédéral est autorisé à emprunter pour remplir ses obligations financières, est un sujet récurrent de débat politique aux États-Unis.
Afin d’éviter un défaut de paiement potentiellement catastrophique pour l’économie, le ministère des Finances se voit contraint de recourir à des mesures d’urgence. Celles-ci concernent principalement l’arrêt temporaire de versements à plusieurs fonds de retraite et de prestations de santé ou d’invalidité des agents publics.
Des ajustements techniques pour honorer les échéances
Selon les précisions apportées par le Trésor, ces ajustements techniques « ne sont pas immédiatement nécessaires au paiement des pensions ». Mme Yellen a tenu à rassurer en affirmant que « les retraités et employés de la fonction publique ne seront pas affectés par ces actions ».
L’objectif de ces mesures extraordinaires est d’éviter tout retard dans le paiement des factures, ce qui pénaliserait les fournisseurs de l’État et plus globalement l’économie américaine. Cependant, elles ne peuvent être que temporaires, le temps que le Congrès parvienne à un accord pour relever ou suspendre le plafond de la dette.
Le spectre d’un défaut de paiement plane
En cas d’échec des négociations au Congrès, les États-Unis pourraient se retrouver à terme en situation de défaut de paiement, un scénario aux conséquences potentiellement désastreuses pour l’économie mondiale. Depuis 1960, le plafond d’endettement a évolué 78 fois, dont 49 fois sous un président républicain et 29 fois sous un président démocrate, soulignant le caractère récurrent de cette problématique.
Un rapport officiel publié le jour même de l’annonce de Janet Yellen anticipe que la dette publique représentera 118% du PIB des États-Unis en 2035, contre 100% en 2025. Ces projections alarmantes mettent en lumière l’urgence de trouver des solutions durables pour maîtriser l’endettement du pays.
Les promesses de Donald Trump à l’épreuve de la réalité
Dans ce contexte tendu, les promesses de campagne de Donald Trump, qui doit entrer en fonction le 20 janvier, seront scrutées de près. Le président élu a répété vouloir continuer à réduire les impôts tout en sabrant dans les dépenses de l’État fédéral. Il assure que les rentrées fiscales issues des droits de douane additionnels qu’il veut mettre en place permettront de rééquilibrer les comptes.
Scott Bessent, le choix de Donald Trump pour le poste de secrétaire au Trésor, s’est voulu rassurant lors de son audition devant les sénateurs : « Les États-Unis ne vont pas faire défaut sur leur dette si je suis confirmé ». Reste à savoir si ces paroles suffiront à apaiser les inquiétudes des marchés et des partenaires économiques du pays.
La gestion de la dette américaine s’annonce comme l’un des défis majeurs de la nouvelle administration. Entre impératifs économiques et jeux politiques, les prochains mois seront décisifs pour l’avenir financier de la première puissance mondiale. Les yeux du monde entier seront rivés sur Washington, dans l’attente d’un dénouement qui pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières américaines.
