Les marchés pétroliers retiennent leur souffle. À quelques jours de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, les cours du brut ont lâché du terrain vendredi, plombés par les incertitudes entourant les futures politiques énergétiques et géopolitiques de la nouvelle administration américaine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a reculé de 0,62% à 80,79 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de février a perdu 1,02% à 77,88 dollars.
Des prises de bénéfices dans un marché attentiste
Selon Matt Smith de ClipperData, le repli de vendredi s’apparente à des prises de bénéfices de fin de semaine après une période assez chargée en nouvelles, notamment sur les sanctions contre la Russie. La semaine dernière, le Trésor américain a sanctionné plus de 180 navires russes ainsi que les géants pétroliers Gazprom Neft et Surgutneftegas. Mais après l’inquiétude initiale, le marché semble prendre conscience que le brut russe trouvera toujours preneur, d’une manière ou d’une autre.
L’attention se focalise désormais sur l’investiture de Donald Trump le 20 janvier et le positionnement qu’adoptera le nouveau président américain vis-à-vis des sanctions contre la Russie et l’Iran, deux acteurs clés du marché pétrolier mondial. L’administration Trump a promis une politique de « pression maximale » contre Téhéran. Quant aux sanctions contre Moscou, leur évolution pourrait s’inscrire dans une négociation plus large sur l’Ukraine.
En cas de durcissement des sanctions, les prix pourraient grimper en flèche, mais c’est la dernière chose que souhaite l’administration Trump à l’aube de son mandat.
Matt Smith, analyste chez ClipperData
La Chine en toile de fond
Au-delà des enjeux géopolitiques, les opérateurs surveilleront aussi de près l’évolution des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, premier importateur mondial de pétrole. Les bons chiffres de croissance du PIB chinois au 4ème trimestre, publiés vendredi, sont presque passés au second plan tant les questions géopolitiques dominent le marché en ce moment.
Pourtant, la robustesse de la demande chinoise sera un facteur déterminant pour l’équilibre du marché pétrolier cette année, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un nouveau bond de 1,8 million de barils par jour de la consommation mondiale en 2023. Un regain de tension commerciale entre Washington et Pékin pourrait fragiliser ces perspectives.
L’OPEP+ dans l’expectative
Dans ce contexte d’incertitude, l’OPEP+ maintient pour l’instant le cap. L’alliance de 23 pays producteurs emmenée par l’Arabie saoudite et la Russie a décidé début janvier de ne pas modifier ses quotas, jugeant que le marché était « bien equilibré ». Mais le cartel n’exclut pas de revoir sa copie rapidement en cas de besoin.
L’OPEP+ garde une flexibilité d’action pour s’adapter à l’évolution de la situation. Les pays membres suivront de près les développements géopolitiques et leurs impacts potentiels sur le rééquilibrage du marché.
Une source proche de l’OPEP
Pour l’heure, l’OPEP table sur une hausse de la demande de ses bruts de 400.000 barils par jour en 2023, tirée par la Chine et l’Inde. Côté offre, le cartel estime que la croissance ralentira cette année, les gains des producteurs non-OPEP comme les États-Unis compensant à peine le déclin naturel des champs existants. Un cocktail qui devrait selon lui contribuer à resserrer le marché.
Mais cette équation pourrait être bouleversée par la politique énergétique de Donald Trump. Si le nouveau président américain donne un coup de fouet aux hydrocarbures de schiste, cela risque de déstabiliser les efforts de rééquilibrage de l’OPEP. A l’inverse, des sanctions renforcées contre l’Iran ou la Russie pourraient soutenir les cours. Bref, rarement une investiture présidentielle aura autant influencé les enjeux pétroliers mondiaux. Les prochaines semaines s’annoncent palpitantes pour l’or noir.
Pourtant, la robustesse de la demande chinoise sera un facteur déterminant pour l’équilibre du marché pétrolier cette année, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un nouveau bond de 1,8 million de barils par jour de la consommation mondiale en 2023. Un regain de tension commerciale entre Washington et Pékin pourrait fragiliser ces perspectives.
L’OPEP+ dans l’expectative
Dans ce contexte d’incertitude, l’OPEP+ maintient pour l’instant le cap. L’alliance de 23 pays producteurs emmenée par l’Arabie saoudite et la Russie a décidé début janvier de ne pas modifier ses quotas, jugeant que le marché était « bien equilibré ». Mais le cartel n’exclut pas de revoir sa copie rapidement en cas de besoin.
L’OPEP+ garde une flexibilité d’action pour s’adapter à l’évolution de la situation. Les pays membres suivront de près les développements géopolitiques et leurs impacts potentiels sur le rééquilibrage du marché.
Une source proche de l’OPEP
Pour l’heure, l’OPEP table sur une hausse de la demande de ses bruts de 400.000 barils par jour en 2023, tirée par la Chine et l’Inde. Côté offre, le cartel estime que la croissance ralentira cette année, les gains des producteurs non-OPEP comme les États-Unis compensant à peine le déclin naturel des champs existants. Un cocktail qui devrait selon lui contribuer à resserrer le marché.
Mais cette équation pourrait être bouleversée par la politique énergétique de Donald Trump. Si le nouveau président américain donne un coup de fouet aux hydrocarbures de schiste, cela risque de déstabiliser les efforts de rééquilibrage de l’OPEP. A l’inverse, des sanctions renforcées contre l’Iran ou la Russie pourraient soutenir les cours. Bref, rarement une investiture présidentielle aura autant influencé les enjeux pétroliers mondiaux. Les prochaines semaines s’annoncent palpitantes pour l’or noir.