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237 000 Personnes Déplacées dans l’Est de la RDC Depuis Janvier

Les affrontements entre groupes armés et l'armée dans l'est de la RDC ont forcé 237 000 personnes à fuir depuis début janvier, les laissant dans un besoin désespéré d'assistance alors que l'accès humanitaire est fortement limité...

Depuis le début de l’année 2023, pas moins de 237 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en raison de l’intensification des combats entre groupes armés et forces gouvernementales dans la région. Un chiffre alarmant révélé par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui s’inquiète de l’aggravation de la crise humanitaire déjà catastrophique dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

Une crise humanitaire majeure aggravée par les violences

Depuis près de 30 ans, l’est de la RDC est en proie à des violences perpétrées par une multitude de groupes armés, certains locaux, d’autres venus des pays voisins, qui se disputent le contrôle de cette région riche en ressources naturelles. Parmi eux, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a récemment intensifié ses attaques, s’emparant de larges portions de territoire dans le Nord-Kivu.

Face à l’escalade des combats, des dizaines de milliers de civils n’ont eu d’autre choix que de fuir pour sauver leur vie. Beaucoup ont d’abord trouvé refuge dans des zones voisines, avant d’être à nouveau déplacés au gré de l’avancée des violences. Au total, ce sont 237 000 personnes qui ont été forcées de quitter leur foyer depuis le 1er janvier, principalement dans les territoires de Masisi et Lubero au Nord-Kivu, ainsi que Fizi au Sud-Kivu.

Des populations vulnérables en quête désespérée d’assistance

Pour ces familles déracinées, c’est le début d’un périple semé d’embûches et de souffrances. Laissant tout derrière elles, elles se retrouvent démunies, en quête d’un abri, de nourriture, d’eau potable et de soins. Des besoins vitaux auxquels il est de plus en plus difficile de répondre, tant l’ampleur des déplacements met à rude épreuve les maigres ressources disponibles.

D’autant que l’accès humanitaire est fortement entravé par l’insécurité persistante et la présence de barrages sur les routes. Les organisations sur le terrain peinent à atteindre les populations les plus vulnérables, laissées pour compte dans des conditions de vie effroyables.

Les violences en cours ont fortement limité l’accès humanitaire à court terme, et laissé les populations déplacées dans un besoin désespéré d’abris, de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux.

Eujin Byun, porte-parole du HCR.

Bombardements aveugles et violences sexuelles contre les civils

Au-delà des conditions de vie déplorables dans les camps de fortune, les civils déplacés continuent de subir les exactions des groupes armés, y compris lorsqu’ils fuient. Bombardements aveugles dans les zones peuplées faisant de nombreuses victimes parmi les non-combattants, violences sexuelles utilisées comme arme de guerre, recrutements forcés, y compris d’enfants… Les témoignages glaçants affluent sur les violations des droits humains commises en toute impunité.

Dans les deux régions, les civils subissent des bombardements aveugles et des violences sexuelles. L’utilisation d’armes lourdes dans les zones peuplées a fait de nombreuses victimes civiles, y compris des enfants.

Eujin Byun, porte-parole du HCR.

Une situation intenable nécessitant une réponse urgente

Face à l’aggravation dramatique de la situation humanitaire dans l’est de la RDC, le HCR appelle la communauté internationale à se mobiliser d’urgence. Sans un soutien financier conséquent, les organisations présentes sur le terrain ne pourront pas faire face à l’ampleur des besoins. À ce jour, l’appel de fonds annuel de l’agence onusienne pour la RDC n’est financé qu’à moins de 10%, sur les 226 millions de dollars requis.

Au-delà de l’aide d’urgence, c’est un véritable électrochoc politique qui est nécessaire pour stopper l’engrenage mortel des violences et offrir une lueur d’espoir aux populations prises en étau. Sans une action concertée pour résoudre les causes profondes du conflit et protéger les civils, le bilan humain ne cessera de s’alourdir dans une région oubliée, où règne une violence endémique depuis trop longtemps.

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