Dans une escalade inquiétante du conflit russo-ukrainien, l’armée ukrainienne a lancé de graves accusations à l’encontre de la Russie, l’accusant d’avoir délibérément ciblé un site abritant des civils russes dans la région occupée de Koursk. Selon un porte-parole du commandement ukrainien, deux drones de type FPV (First Person View) auraient mené une frappe sur une école servant de refuge à une centaine de personnes, principalement des femmes et des personnes âgées.
Une attaque choquante au coeur d’un territoire disputé
L’incident s’est produit jeudi dernier dans la ville de Soudja, chef-lieu de la zone de Koursk sous contrôle ukrainien depuis août 2024. Cette région frontalière de l’Ukraine est le théâtre de combats acharnés et l’occupation d’une partie du territoire russe par l’armée ukrainienne constitue un développement sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
D’après les informations fournies par l’armée ukrainienne, les drones FPV ont frappé la cour de l’école où se sont réfugiés environ cent civils russes ayant fui les combats. Deux d’entre eux souffriraient de commotions cérébrales suite à l’attaque, mais heureusement aucun enfant présent n’aurait été blessé.
La vie des civils pris entre deux feux
Une vidéo publiée par le commandement ukrainien montre la panique des civils tentant de se mettre à l’abri à l’intérieur de l’école après qu’un soldat ukrainien ait repéré un drone. Selon le porte-parole Oleksiï Dmytrachkivsky, environ 2000 civils russes se trouveraient actuellement dans la zone occupée, confrontés à une situation humanitaire précaire.
L’armée ukrainienne assure fournir nourriture et médicaments à ces civils, aucun commerce ne fonctionnant depuis le début des hostilités. Les évacuations restent limitées en l’absence de couloir humanitaire sécurisé.
Oleksiï Dmytrachkivsky, porte-parole du commandement ukrainien
Un enjeu stratégique majeur pour les belligérants
La région de Koursk revêt une importance capitale pour les deux camps. La Russie cherche par tous les moyens à reprendre le contrôle des territoires perdus lors de l’offensive-surprise ukrainienne d’août 2024. De son côté, Kiev entend conserver ce gain stratégique dans la perspective d’éventuelles négociations de paix.
Mais la situation se complique avec l’arrivée présumée de milliers de soldats nord-coréens venus renforcer les troupes russes fin 2024, selon des sources à Kiev, Séoul et Washington. Un déploiement qui pourrait modifier l’équilibre des forces dans la région.
Des questions sur la conduite de la guerre
Cette frappe de drones visant spécifiquement un site accueillant des civils soulève de sérieuses interrogations quant au respect du droit international humanitaire. Si la véracité des accusations ukrainiennes était confirmée, la Russie pourrait se voir reprocher de graves manquements dans la protection des populations.
Le conflit russo-ukrainien, qui dure maintenant depuis plus de trois ans, semble hélas loin d’être terminé. Et comme souvent, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut de cette guerre meurtrière, pris en étau entre les belligérants. Cet incident dramatique vient rappeler l’urgence d’œuvrer à une solution pacifique, seule à même de mettre fin aux souffrances des populations.