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Un récidiviste condamné pour agressions sexuelles : la sidération des victimes

Un prédateur sexuel qui sévissait depuis plus de 10 ans dans les transports en commun parisiens a enfin été condamné. Ses victimes, âgées de 19 à 58 ans, restent profondément marquées par les agressions subies...

La peur au ventre, le regard fuyant, deux femmes se serrent l’une contre l’autre dans une salle du tribunal correctionnel de Paris. Face à elles, un homme de petite taille se tient debout, stoïque. Tamer K., un Égyptien de 44 ans en situation irrégulière, vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme pour une série d’agressions sexuelles perpétrées dans les transports en commun parisiens entre 2010 et 2024.

Un prédateur sous les radars pendant plus de 10 ans

D’après une source proche du dossier, le mode opératoire de Tamer K. était toujours le même. Profitant de la promiscuité dans le métro ou le RER, il s’approchait de ses victimes, se collait à elles avant de se masturber et d’éjaculer sur leurs vêtements. Puis il prenait la fuite en profitant de l’effet de surprise et de la sidération de ses cibles.

Arrivé clandestinement en France en 2008, cet ouvrier du bâtiment sans papiers a agi en toute impunité pendant plus d’une décennie, échappant aux radars des forces de l’ordre. Un véritable cauchemar pour les six victimes identifiées, âgées de 19 à 58 ans, qui ont eu le courage de porter plainte.

Je rentrais du travail, épuisée. J’ai senti quelque chose de chaud sur ma cuisse. Quand j’ai réalisé ce que c’était, j’ai été prise de nausées. Depuis, je ne peux plus prendre les transports seule.

Émilie, 27 ans, agressée en 2020

L’affaire a pris un tournant en 2024 quand la police a finalement pu remonter jusqu’à Tamer K. grâce au recoupement de plusieurs plaintes et à la vidéosurveillance. Lors de sa garde à vue, il est resté mutique, refusant de s’expliquer sur ses actes.

Une peine exemplaire pour des victimes brisées

Devant le tribunal, deux des victimes ont eu le courage de venir témoigner. Malgré le temps écoulé, le traumatisme est toujours vif. « C’était il y a quatre ans mais j’ai l’impression que c’était hier, a ainsi confié Laura, agressée alors qu’elle n’avait que 19 ans. Je fais encore des cauchemars la nuit, la peur ne me quitte jamais vraiment. »

Face au mutisme de Tamer K., le tribunal a choisi de faire un exemple. Outre les cinq ans de prison, il a été condamné à verser des dommages et intérêts aux victimes et à une interdiction définitive du territoire français. Une peine saluée par les avocats des parties civiles.

C’est un signal fort envoyé aux prédateurs sexuels, où qu’ils se trouvent. Les transports en commun ne sont pas une zone de non-droit. Aucune femme ne devrait avoir peur d’emprunter le métro !

Maître Élodie Tulle, avocate de deux victimes

Des agressions encore trop fréquentes

Malgré cette condamnation exemplaire, le combat est loin d’être gagné. Selon un rapport du Haut conseil à l’égalité, une femme sur trois a déjà été victime d’une agression sexuelle dans les transports. Et seules 2% des victimes osent porter plainte.

La honte, la peur de ne pas être crues ou le manque de preuves sont autant d’obstacles à la libération de la parole. Pourtant, dénoncer ces violences est essentiel pour que les agresseurs soient enfin punis.

Chaque plainte compte. C’est en donnant un visage à ces crimes qu’on pourra faire changer les choses. La justice et la société doivent prendre la mesure de ce fléau pour mieux le combattre.

Sophie Barre, présidente d’une association d’aide aux victimes

En attendant, les victimes de Tamer K. vont devoir apprendre à vivre avec leurs blessures invisibles. « La peine prononcée ne me rendra pas ma vie d’avant, soupire Laura. Mais au moins, je sais qu’il ne fera plus de nouvelles victimes. C’est le début d’une reconstruction. »

En espérant que la sévérité de ce jugement serve d’avertissement à tous les prédateurs qui sévissent encore dans l’ombre des transports en commun. Car aucune femme ne devrait jamais avoir peur d’emprunter le métro.

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