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Gifi, enseigne discount française, obtient un sursis de ses créanciers

Gifi, roi français du bazar discount, a frôlé le dépôt de bilan. Un accord de dernière minute avec ses créanciers lui donne un sursis pour redresser la barre. Découvrez les coulisses de ce sauvetage in extremis et les défis à venir pour l'enseigne.

En grande difficulté financière, Gifi, l’enseigne française spécialiste du bazar discount, a arraché un accord in extremis à ses créanciers dans la nuit de jeudi à vendredi. Cet accord crucial permet à l’entreprise familiale fondée en 1981 par Philippe Ginestet d’éviter la cession ou la liquidation et d’aller de l’avant.

Un sursis vital mais des contreparties lourdes

Les créanciers de Gifi, composés d’une dizaine de banques, ont accepté d’effacer 470 millions d’euros de dettes en échange de garanties et d’une prise de participation au capital. Philippe Ginestet reste cependant l’actionnaire principal. L’entreprise bénéficiera également d’un apport en fonds propres de 150 millions.

Mais ce sursis a un prix. Le fondateur emblématique a dû accepter de se mettre en retrait et de quitter la direction opérationnelle, un crève-cœur pour cet entrepreneur de 71 ans à la tête de Gifi depuis ses débuts. Il présidera néanmoins le nouveau conseil de surveillance.

Un groupe secoué par la crise

Le groupe, qui a réalisé 1,2 milliard de chiffre d’affaires en 2024, traverse une passe difficile. Une panne informatique au printemps 2023 a désorganisé l’entreprise pendant plusieurs mois, entraînant des problèmes d’approvisionnement et une perte de visibilité sur les stocks et les ventes.

Mais au-delà de cet incident, Gifi souffre surtout de la concurrence féroce de nouveaux acteurs du discount comme Action ou le site chinois Temu. Les pertes seraient de l’ordre de 40 millions d’euros.

Un plan de relance sur 3 ans

Pour redresser la barre, la nouvelle direction va devoir mettre en place un plan de relance et d’économies. Parmi les chantiers prioritaires :

  • Écouler les importants stocks accumulés
  • Revoir le système logistique
  • Réduire les coûts, notamment les effectifs jugés trop importants
  • Optimiser les dépenses de communication et de publicité

L’enjeu sera de retrouver de la compétitivité face à une concurrence discount toujours plus agressive, tout en préservant l’ADN et les fondamentaux qui ont fait le succès de Gifi pendant des décennies.

Un pari risqué mais un espoir pour les 10 000 salariés

Malgré ces remèdes de cheval, l’avenir de Gifi, qui emploie près de 10 000 salariés, n’est pas encore assuré. Le groupe va devoir reconquérir des parts de marché et retrouver des marges dans un contexte économique incertain.

Mais cet accord donne un répit et un espoir aux équipes de Gifi, très attachées à l’entreprise. Beaucoup saluent le choix du fondateur d’avoir privilégié la survie et l’indépendance de son groupe, au prix de lourds sacrifices personnels.

« Gifi, c’est un modèle atypique, une culture d’entreprise forte. On se bat pour que ça continue » témoigne un responsable de magasin.

Philippe Ginestet a déjà prouvé par le passé sa capacité à surmonter les épreuves et à rebondir. Il mise aujourd’hui sur la mobilisation de ses troupes et le soutien de ses partenaires pour écrire une nouvelle page de l’histoire de Gifi. Le roi du bazar n’a pas dit son dernier mot.

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