Le président ultralibéral argentin Javier Milei s’apprête à entamer vendredi un périple international qui le mènera de l’investiture de Donald Trump à Washington au Forum économique de Davos en Suisse. Cet itinéraire reflète les affinités revendiquées de Milei avec le président américain réélu, dont il se dit proche allié, ainsi que sa volonté d’exposer au monde sa vision d’un « capitalisme décomplexé », quitte à bousculer l’establishment.
Entre reconnaissance et provocation
Javier Milei, qui a déjà rencontré Donald Trump par le passé, considère le dirigeant américain et lui-même comme « les deux hommes politiques les plus importants de la planète ». Cette proximité affichée avec le controversé Trump témoigne de la posture à la fois séductrice et clivante de Milei sur la scène internationale.
Mais au-delà de cette dimension politique, le voyage de Milei a également un volet économique. L’Argentine est en effet engagée dans de difficiles négociations avec le FMI pour la mise en place d’un nouveau plan d’aide, après l’expiration fin 2024 du précédent programme de 44 milliards de dollars. Milei devrait s’entretenir à ce sujet avec la directrice générale du Fonds Kristalina Georgieva dimanche à Washington.
Le pari risqué de l’ultralibéralisme
C’est toutefois à Davos que Milei est le plus attendu. L’an dernier, pour sa première sortie internationale après son élection, l' »anarcho-capitaliste » autoproclamé avait créé la surprise avec un discours radical sur « l’Occident en danger » face au spectre du socialisme. Cette année, il ne manquera sans doute pas de vanter les résultats de sa politique ultralibérale : une inflation réduite de moitié mais au prix d’une récession, de pertes d’emplois massives et d’une hausse de la pauvreté.
L’Argentine s’est installée dans la récession en 2024, avec des centaines de milliers de pertes d’emploi, et une hausse de la pauvreté à plus de 50%.
D’après une source proche du dossier
Une tournée de récompenses
Malgré ce bilan en demi-teinte, Milei devrait être honoré au cours de son voyage par plusieurs organismes libéraux qui salueront ses réformes économiques audacieuses. Une façon pour lui d’asseoir sa stature internationale et de légitimer son approche musclée des politiques économiques.
Reste à savoir si cette stratégie sera payante sur le long terme pour l’Argentine et ses citoyens durement touchés par la crise. Entre Trump et Davos, Milei joue une partition risquée, pariant sur la « thérapie de choc » ultralibérale pour redresser son pays. Un pari osé qui sera scruté de près par les observateurs du monde entier lors de cette tournée à hauts risques.