Lors de sa dernière conférence de presse en tant que secrétaire d’État jeudi, Antony Blinken s’est montré optimiste quant à la mise en œuvre du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, prévu pour débuter ce dimanche. Une annonce cruciale qui intervient après des mois d’intenses négociations diplomatiques pour tenter de mettre fin aux violences qui ravagent la région depuis plus d’un an.
Les coulisses d’une diplomatie sous pression
Malgré les interruptions répétées de journalistes activistes critiquant la politique américaine lors de sa conférence de presse, Blinken a tenu à défendre l’action des États-Unis au Moyen-Orient. Washington, principal soutien politique et militaire d’Israël, a été accusé par certains de complicité passive face aux bombardements dévastateurs subis par Gaza.
En coulisses, l’administration Biden multiplie pourtant les efforts diplomatiques pour tenter d’arracher cet accord de cessez-le-feu. Blinken lui-même, ainsi que d’autres hauts responsables américains, ont enchaîné les coups de fil jusqu’au dernier moment pour régler les ultimes détails et résoudre les problèmes de mise en œuvre.
Un accord en deux phases
Selon les termes de l’accord négocié par le médiateur qatari, le cessez-le-feu doit débuter par une première phase de six semaines. Celle-ci prévoit un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, avec la libération de 33 otages retenus à Gaza contre un millier de détenus palestiniens côté israélien.
Mais des tensions de dernière minute sont apparues, le Hamas étant accusé par le bureau du Premier ministre israélien d’être revenu sur certains points pour tenter « d’extorquer des concessions ». Des problèmes que les équipes diplomatiques s’efforcent de régler au plus vite.
Un vote sous haute tension en Israël
En Israël, le gouvernement doit se réunir ce vendredi pour voter sur cet accord de cessez-le-feu. Si le Premier ministre Benjamin Netanyahu semble assuré d’obtenir une majorité, des ministres d’extrême droite ont d’ores et déjà annoncé leur opposition.
En parallèle, les frappes israéliennes meurtrières se poursuivent à Gaza, faisant encore 81 victimes ces dernières 24 heures selon le ministère de la Santé local contrôlé par le Hamas. Une escalade qui rend l’application de la trêve d’autant plus urgente et délicate.
Un « moment historique » pour la région ?
Malgré ces obstacles, Antony Blinken veut croire que ce cessez-le-feu constitue « un moment de possibilité historique pour la région ». Après 12 déplacements au Moyen-Orient depuis le début de la guerre il y a 15 mois, le secrétaire d’État souligne toutefois qu’il faudra « un grand courage politique et des compromis » pour transformer l’essai.
L’enjeu est de taille : réussir à pérenniser les progrès durement acquis à Gaza au prix de lourds sacrifices. Un défi immense au vu du lourd passif de ce conflit, mais un espoir ténu auquel la diplomatie américaine veut continuer de croire. Les prochains jours seront décisifs pour juger de la solidité de ce nouveau cessez-le-feu.
