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Israël : Ben Gvir Menace De Quitter Le Gouvernement En Cas De Trêve « Irresponsable » Avec Le Hamas

Le ministre israélien Ben Gvir menace de quitter le gouvernement en cas de trêve "irresponsable" avec le Hamas. Découvrez les enjeux de cet ultimatum qui pourrait ébranler la coalition de Netanyahu. L'avenir de Gaza en suspens...

Le fragile équilibre politique en Israël pourrait bien être mis à rude épreuve dans les prochains jours. En effet, selon des sources proches du dossier, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, membre de l’extrême-droite, aurait posé un ultimatum au gouvernement de Benjamin Netanyahu. L’objet du litige : un potentiel accord de trêve avec le Hamas, qu’il juge « irresponsable ».

Ben Gvir prêt à claquer la porte du gouvernement

Lors d’une conférence de presse tenue à Jérusalem, le bouillonnant ministre n’a pas mâché ses mots. Si l’accord venait à être approuvé en l’état, son parti Force juive se retirerait purement et simplement de l’exécutif. Un coup de semonce qui fait peser de lourdes menaces sur la coalition hétéroclite réunie autour de Netanyahu.

Ben Gvir a néanmoins tenu à préciser que son parti n’avait pas l’intention de renverser le gouvernement, ni de s’allier avec l’opposition de gauche. Un retrait sans le bras de fer frontal, en somme. Mais le message envoyé au Premier ministre est on ne peut plus clair.

La libération des otages au cœur des tensions

Pour le ministre, la ligne rouge à ne pas franchir concerne les conditions de libération des otages israéliens aux mains du Hamas. Selon lui, la seule option envisageable serait un arrêt total de l’aide humanitaire acheminée vers Gaza. Une position maximaliste difficilement acceptable pour les autres partenaires de la coalition, et a fortiori pour la communauté internationale.

« Pour la libération des otages, il faut arrêter complètement l’aide humanitaire envoyée à Gaza. A cette condition seulement, le Hamas libérera nos otages sans mettre en péril la sécurité d’Israël. »

Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale

Un accord de trêve en trois phases qui divise

L’accord que doit examiner vendredi le gouvernement israélien est le fruit de longs mois de tractations, menées par le Qatar avec l’appui des États-Unis et de l’Égypte. Découpé en trois phases, il prévoit dans un premier temps un échange de prisonniers : 33 otages israéliens contre plusieurs centaines de Palestiniens actuellement détenus par Israël.

Un premier pas qui ne convainc visiblement pas les éléments les plus radicaux du gouvernement. Outre Itamar Ben Gvir, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, lui aussi issu de la droite dure, a fait part de son opposition à l’accord. Son parti menace même de claquer la porte de la coalition si la guerre contre le Hamas ne reprenait pas à l’issue des 42 jours prévus pour la première phase.

Netanyahu isolé mais déterminé

Face à cette fronde, Benjamin Netanyahu semble toutefois déterminé à aller de l’avant. Fort du soutien de son propre parti, le Likoud, il est assuré d’obtenir une majorité au sein du cabinet pour valider l’accord. Dans un communiqué cinglant, la formation du Premier ministre a d’ailleurs prévenu que « celui qui démantèlera un gouvernement de droite sera pour toujours dans l’opprobre ».

Selon le texte, contrairement aux affirmations de Ben Gvir, l’accord actuel permettrait de « maximiser le nombre d’otages vivants libérés », tout en garantissant « la sécurité d’Israël pour les générations à venir ». Un argument massue pour tenter de rallier les indécis, voire d’amadouer les frondeurs.

Gaza, une poudrière sur le point de s’embraser à nouveau ?

Au-delà des enjeux politiques internes à Israël, c’est bien l’avenir de Gaza qui se joue dans ce bras de fer. Après plus de 15 mois d’une guerre dévastatrice, qui a plongé l’enclave palestinienne dans une crise humanitaire sans précédent, la population civile aspire à une paix durable. Mais les conditions posées par l’extrême-droite israélienne pourraient bien raviver les braises d’un conflit mal éteint.

Entre les menaces de Ben Gvir, l’intransigeance du Hamas et la fragile médiation internationale, tous les ingrédients semblent réunis pour une nouvelle escalade. Un scénario catastrophe que le gouvernement Netanyahu, malgré ses dissensions internes, va devoir s’employer à désamorcer. À ce stade, nul ne peut prédire si la voie de la diplomatie l’emportera sur celle des armes. Mais une chose est sûre : l’avenir de milliers de civils, israéliens comme palestiniens, est plus que jamais suspendu à ces tractations de coulisses.

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