En ce jeudi ensoleillé, les Pays-Bas donnent le coup d’envoi des élections européennes, marquant le début d’un scrutin crucial qui s’étendra sur quatre jours à travers les 27 États membres de l’Union européenne. Alors que près de 370 millions d’Européens sont appelés aux urnes, c’est dans un climat lourd, empreint d’incertitudes quant à l’avenir du projet européen, que les électeurs néerlandais se rendent aux bureaux de vote.
Une poussée nationaliste attendue
Au cœur des préoccupations, la montée en puissance annoncée des forces nationalistes et populistes, qui pourraient bien réaliser une percée significative lors de ce scrutin. Aux Pays-Bas, le Parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders, connu pour ses positions eurosceptiques, est donné favori dans les sondages. Une tendance qui semble se confirmer dans d’autres pays clés de l’UE, comme la France avec le Rassemblement National de Jordan Bardella ou encore l’Italie avec le parti post-fasciste Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni.
Je veux que l’Europe change!
– Claudia Balhuizen, électrice néerlandaise
Entre espoirs de changement et craintes pour l’UE
Si certains électeurs, à l’image de Claudia Balhuizen, aspirent à un profond changement et adhèrent au discours eurosceptique, d’autres expriment leurs inquiétudes face à la possible “normalisation” de l’extrême droite. Pour la professeure Nathalie Brack, la singularité de ces élections réside justement dans cette banalisation progressive des idées nationalistes, de plus en plus présentes sur le devant de la scène politique européenne.
L’enjeu des “top jobs” européens
Au-delà de la composition du futur Parlement européen, l’une des premières tâches des eurodéputés fraîchement élus sera de valider les nominations aux postes clés des institutions européennes, les fameux “top jobs”. Si la présidente sortante de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, semble en bonne position pour un second mandat, une surprise de dernière minute n’est pas à exclure.
La capacité à naviguer par gros temps requiert d’aller vite.
– Sébastien Maillard, Institut Jacques Delors
Selon Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors, il est primordial pour l’UE d’agir rapidement et de présenter un front uni face aux défis géopolitiques actuels, qu’il s’agisse de la guerre en Ukraine, des relations avec la Chine ou encore de la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2024.
Quelle participation pour ce scrutin européen ?
Enfin, l’une des grandes inconnues de ces élections européennes reste le taux de participation. Après le sursaut de 2019, où la barre des 50% avait été franchie, les regards seront tournés vers les bureaux de vote pour voir si les citoyens européens se mobiliseront massivement. Un enjeu crucial pour la légitimité et la vitalité démocratique de l’Union européenne.
Alors que le scrutin bat son plein aux Pays-Bas, c’est toute l’Europe qui retient son souffle, dans l’attente des résultats qui dessineront les contours du prochain Parlement européen et, avec lui, l’avenir du projet européen. Entre espoirs de renouveau et craintes d’un délitement, ces élections s’annoncent plus que jamais décisives pour l’Union européenne.