C’est un nouveau rebondissement dans le dossier épineux de la réforme de la fonction publique. D’après des sources proches du dossier, le premier ministre François Bayrou aurait confirmé ce jeudi l’abandon du projet d’allongement du délai de carence des fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Une mesure qui faisait l’objet d’une forte opposition des syndicats.
Le gouvernement lâche du lest face à la grogne
Annoncée en octobre dernier, cette réforme visant à faire passer le délai de carence de un à trois jours pour les agents publics avait suscité un tollé au sein des organisations syndicales. Ces dernières dénonçaient une mesure « injuste » et « inefficace » pour lutter contre l’absentéisme.
Face à cette levée de boucliers, le gouvernement semble donc avoir reculé. Dans un courrier adressé aux groupes parlementaires socialistes et consulté par nos sources, François Bayrou indique que le budget 2025 « confirmera l’abandon de l’ajout de deux jours de carence pour les gents publics ». Un geste d’apaisement à quelques heures d’un vote crucial à l’Assemblée nationale.
Le délicat équilibre du dialogue social
Si cette décision est une victoire pour les syndicats, elle illustre aussi toute la difficulté pour l’exécutif de mener des réformes dans un contexte social tendu. Malgré les arguments avancés sur la nécessité de s’aligner avec le privé et de responsabiliser les agents, le gouvernement n’a pas réussi à convaincre sur ce dossier.
Il faut trouver d’autres leviers que la sanction pour améliorer la présence au travail. Agir sur les conditions de travail, la prévention des risques, la reconnaissance des agents. C’est un travail de longue haleine.
Un responsable syndical
Des discussions devraient toutefois se poursuivre dans les prochains mois pour tenter de moderniser la gestion des ressources humaines dans le secteur public. Avec en toile de fond l’épineuse question de l’harmonisation des règles entre public et privé.
Quelles pistes pour l’avenir ?
Au-delà du dossier du jour de carence, c’est toute la politique RH de la fonction publique qui est à repenser selon de nombreux experts. Plusieurs chantiers sont régulièrement évoqués :
- Une meilleure prise en compte de la pénibilité de certains métiers
- Des actions renforcées de prévention des maladies professionnelles
- Une gestion plus individualisée des carrières et des compétences
- Un dialogue social rénové à tous les niveaux
Autant de défis qui nécessiteront de la méthode et surtout beaucoup de pédagogie pour embarquer tous les acteurs concernés. Le gouvernement devra démontrer sa capacité à écouter mais aussi à trancher pour moderniser la fonction publique. Un exercice d’équilibriste qui s’annonce périlleux.