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Accord de Trêve à Gaza : Des Sentiments Mitigés en Israël

Soulagement, appréhension, tristesse... Les Israéliens réagissent à l'accord de trêve à Gaza. Entre espoir de libération des otages et crainte de nouveaux affrontements, découvrez les sentiments qui animent la population dans cette période charnière.

Au lendemain de l’annonce d’un accord de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza, la population israélienne est partagée entre espoir et appréhension. Si le soulagement prédomine à l’idée d’un cessez-le-feu tant attendu, beaucoup redoutent que cet accord ne soit que de courte durée.

L’espoir d’un retour des otages

Pour de nombreux Israéliens, l’accord de trêve suscite avant tout l’espoir de voir revenir les 33 otages actuellement détenus par des groupes armés à Gaza. Depuis l’attaque sans précédent menée par le Hamas en octobre 2023, qui a fait 251 prisonniers côté israélien, leur sort est au cœur des préoccupations.

À Tel-Aviv, ville réputée plus progressiste que le reste du pays, la mobilisation pour exiger leur libération bat son plein. Partout dans les rues, des rubans jaunes, symboles des otages, s’affichent sur les vêtements et les vélos des habitants.

Nous avons un peu peur que l’accord tombe à l’eau, mais nous restons positifs. C’est un vrai bonheur à l’idée du retour des otages.

Yulia Kedem, thérapeute à Tel-Aviv

Une attente teintée d’appréhension

Malgré le soulagement, l’appréhension est palpable chez de nombreux Israéliens. Beaucoup craignent que les images des otages de retour ne soient difficiles à regarder, redoutant de les voir en mauvaise santé après ces longs mois de détention.

D’autres, comme Simon Patya, retraité de 76 ans, évoquent avec douleur « ceux qui vont revenir dans des sacs » mortuaires, soulignant l’impact moral et émotionnel de ces libérations tant attendues.

Un cessez-le-feu fragile

Au-delà des otages, c’est la solidité même de l’accord de trêve qui suscite le doute. Moins de 24 heures après son annonce, Israël et le Hamas s’accusent déjà mutuellement de revenir sur certains points, faisant craindre une reprise des hostilités.

À Jérusalem, des manifestants opposés au cessez-le-feu se sont rassemblés devant la Cour suprême, brandissant les portraits de soldats tués au combat ces derniers mois. Pour eux, seule la victoire militaire d’Israël peut mettre un terme durable au conflit.

Le deuil omniprésent

Mais c’est surtout le deuil qui domine, en particulier dans le sud du pays. À Réim, là où plus de 370 personnes ont perdu la vie lors du massacre du festival Nova perpétré par le Hamas en octobre dernier, l’émotion est encore vive.

Devant le mémorial érigé pour les victimes, entre les photos et les bougies, les visages sont graves. Pour ces familles endeuillées, aucun accord ne pourra apaiser la douleur de la perte d’un proche.

L’espoir d’une reconstruction

Malgré tout, certains veulent croire que cet accord ouvre la voie à une possible reconstruction, à Gaza comme en Israël. Mira Lapidot, conservatrice du Musée d’art de Tel-Aviv, espère ainsi que la société israélienne pourra « retrouver une forme de confiance » après ce conflit d’une violence et d’une durée inédites.

Mais le chemin sera long, comme en témoignent les mines sombres des passants dans les rues de Tel-Aviv, reflétant toute la complexité et les incertitudes que suscite cet accord de trêve historique.

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