La dernière journée de l’Open d’Inde, tournoi Super 750, a laissé un goût doux-amer dans la bouche des supporters du badminton français. Si le double mixte composé de Delphine Delrue et Thom Gicquel a brillé en se qualifiant pour les quarts de finale, les performances en demi-teinte d’Alex Lanier et Toma Junior Popov en simple soulèvent des questions sur l’avenir des Bleus au plus haut niveau mondial.
Le double mixte, seul rayon de soleil indien
Delrue et Gicquel, actuellement 12es mondiaux, ont franchi l’obstacle des Singapouriens Jin Yujia et Terry Hee en deux sets secs (21-14, 21-9). Après un premier set accroché jusqu’à 11-9, les Tricolores ont déroulé leur jeu pour l’emporter de 7 points. La deuxième manche fut une formalité, avec un enchaînement de 8 points consécutifs qui a assommé leurs adversaires.
C’est une belle victoire pour nous. On a su élever notre niveau de jeu au bon moment pour faire la différence. On va maintenant se concentrer sur notre quart de finale.
– Thom Gicquel, à l’issue du match
Lanier et Popov, des défaites qui interrogent
Du côté des simples messieurs, le tableau est moins reluisant. Toma Junior Popov (22e mondial) a subi la loi du Hongkongais Lee Cheuk Yiu en trois manches (21-14, 18-21, 20-22). Malgré un bon départ et un premier set remporté, Popov a ensuite peiné physiquement et n’a pas réussi à contenir les assauts de son adversaire dans les moments cruciaux.
Quant au jeune prodige Alex Lanier, il n’a pas existé face à l’Indien Kiran George, s’inclinant sèchement 20-22, 13-21. Après un début de match canon (6-1), le Caennais de 19 ans a progressivement sombré, laissant filer le premier set malgré six volants de match. Une désillusion pour celui qui était présenté comme le nouveau visage du badminton français.
L’avenir du badminton français en question
Si la qualification de Delrue et Gicquel confirme le potentiel du badminton tricolore en double, les contre-performances de Lanier et Popov font planer le doute sur la relève en simple. Malgré des progrès notables ces dernières années, aucun joueur français n’a réussi à intégrer durablement le top 10 mondial.
Les prochains tournois, et notamment les Jeux Olympiques de Paris en 2024, seront déterminants pour mesurer les réelles ambitions des Bleus. D’ici là, un travail de fond devra être mené par la fédération pour permettre aux jeunes talents d’exprimer pleinement leur potentiel au plus haut niveau.
Le badminton français a le potentiel pour rivaliser avec les meilleures nations. Mais il faut se donner les moyens de nos ambitions, en accompagnant mieux nos jeunes et en densifiant la concurrence nationale.
– Un ancien international français qui a souhaité rester anonyme
L’Open d’Inde aura donc été le reflet du badminton français actuel : des promesses et des déceptions, des espoirs et des doutes. Aux joueurs et à l’encadrement de travailler main dans la main pour que le rêve d’une médaille olympique à Paris devienne réalité. Les supporters, eux, attendent avec impatience le prochain chapitre de cette histoire qui ne fait que commencer.