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Crise politique en Corée du Sud suite à l’arrestation du président Yoon

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol est entré dans l'Histoire en devenant le premier dirigeant en exercice arrêté. Mais les conséquences de cette crise politique sans précédent restent incertaines pour l'avenir du pays...

La Corée du Sud traverse une crise politique majeure suite à l’arrestation historique de son président en exercice, Yoon Suk Yeol, le premier dirigeant du pays à subir un tel sort. Cet événement sans précédent soulève de nombreuses questions sur l’avenir politique et économique de la nation.

Un bras de fer judiciaire qui s’annonce long et complexe

Depuis sa cellule au centre de détention de Séoul, le président Yoon conteste la légitimité et la légalité de son arrestation via ses avocats. Ces derniers semblent, selon les analystes, employer toutes les tactiques possibles pour ralentir l’enquête pour rébellion liée à sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale.

En parallèle, la Cour constitutionnelle doit statuer sur la validation de la motion de destitution votée par le Parlement à l’encontre de M. Yoon. Les huit juges doivent déterminer si la déclaration de loi martiale était inconstitutionnelle et/ou illégale, chacun de ces motifs pouvant justifier une destitution si au moins six juges l’approuvent. La Cour a jusqu’à mi-juin pour trancher.

En raison de la complexité de l’enquête et du nombre de responsables impliqués, il ne semble pas que cela puisse se faire rapidement.

Lee Jong-soo, professeur de droit à l’université Yonsei

Un paysage politique plus divisé que jamais

Si la destitution de M. Yoon est confirmée, de nouvelles élections devront avoir lieu sous 60 jours. L’opposition les remporterait probablement, mais il est peu probable que cela apaise les vives tensions politiques actuelles. Au contraire, le parti de M. Yoon chercherait sans doute à saper le nouveau président, rendant tout accord bipartisan encore plus difficile.

Le Parti du Pouvoir du Peuple de M. Yoon, traditionnellement conservateur, est lui-même fragilisé. Selon une source bien informée, on craint que depuis la déclaration de loi martiale et la destitution, il n’ait été infiltré par des éléments d’extrême-droite, mettant en péril son avenir.

Une économie sous le choc

Cette crise politique fait également tanguer la quatrième économie d’Asie. La confiance des consommateurs s’est effondrée, le won chute et le chômage atteint des sommets. Tant que l’instabilité politique perdure, les perspectives de croissance restent sombres. Seule une résolution rapide du procès en destitution par la Cour constitutionnelle pourrait limiter les dégâts, estime un expert.

Après l’ex-présidente Park Geun-hye destituée en 2017 pour corruption, c’est un nouveau séisme qui secoue le sommet de l’État sud-coréen. Dans un pays déjà polarisé, il risque d’aggraver les fractures et de prolonger l’incertitude politique et économique. Le chemin pour restaurer la confiance et l’unité s’annonce long et semé d’embûches.

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