Alors qu’un accord de cessez-le-feu vient d’être officialisé entre Israël et le Hamas à Gaza, les plus hautes autorités iraniennes se sont empressées de saluer ce qu’elles considèrent comme une victoire éclatante de la « résistance » palestinienne sur l’ennemi sioniste. Pour Téhéran, grand soutien des factions armées palestiniennes, cette trêve est l’occasion de célébrer l’échec d’Israël dans sa tentative de mater la détermination des habitants de Gaza.
Le guide suprême voit Israël « vaincu » et contraint de « battre en retraite »
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a tenu à féliciter les Palestiniens pour ce qu’il estime être un tournant majeur. Selon lui, la « patience des habitants de Gaza » et la « ténacité de la résistance palestinienne » ont eu raison d’un « régime sioniste vaincu », forcé de « battre en retraite ».
Les Gardiens de la Révolution, corps d’élite des forces armées iraniennes, ont également publié un communiqué triomphant, qualifiant « la fin de la guerre et l’imposition d’un cessez-le-feu » de « victoire claire et grande victoire pour la Palestine ». À l’inverse, ils y voient « une défaite encore plus grande pour le monstrueux régime sioniste ».
Le Parlement iranien salue l’échec des « objectifs stratégiques » d’Israël
De son côté, le président du Parlement iranien Mohammad Bagher Ghalibaf a estimé que cet accord de trêve « a empêché le régime sioniste d’atteindre son objectif stratégique ». Il a appelé la communauté internationale à agir pour « punir le régime criminel » israélien et « guérir les blessures de la nation palestinienne ».
Des négociations accélérées dans un contexte de tensions Iran-Israël
Cet accord de cessez-le-feu est intervenu après plus d’un an de blocage des négociations indirectes entre le Hamas et Israël, menées par l’entremise du Qatar. Mais selon des sources proches du dossier, les discussions se sont accélérées ces dernières semaines, dans la perspective de la passation de pouvoir à la Maison Blanche entre Donald Trump et Joe Biden.
Ce processus s’est déroulé sur fond d’une escalade des tensions entre l’Iran et Israël, qui a atteint des sommets en 2024. Téhéran a en effet mené deux attaques de missiles totalement inédites directement contre le territoire israélien en avril et octobre, provoquant en représailles des raids aériens d’Israël sur des cibles iraniennes.
Un accord en trois phases pour une désescalade progressive
L’accord conclu prévoit une mise en œuvre en trois étapes. La première sera l’entrée en vigueur d’une trêve dès dimanche prochain. Ensuite, 33 otages israéliens seront libérés en échange d’un millier de prisonniers palestiniens. Enfin, l’aide humanitaire à destination de Gaza sera significativement augmentée.
Si cet accord ouvre la voie à une désescalade dans la bande de Gaza, il ne résout en rien les tensions régionales, notamment entre l’Iran et Israël. Téhéran, qui voit dans la « résistance » palestinienne un moyen de pression sur son ennemi juré, devrait continuer à soutenir et armer les factions radicales, au risque de nouvelles confrontations.