ActualitésInternational

L’ONU Appréhende l’Investiture de Trump : Les Agences Tremblent

L'investiture de Donald Trump fait trembler les agences de l'ONU. Entre réductions budgétaires drastiques et retraits fracassants, les organisations onusiennes se préparent au pire. Mais céder le terrain à la Chine serait-il dans l'intérêt des États-Unis ?

À quelques jours de l’investiture très redoutée de Donald Trump, une onde de choc parcourt les couloirs des agences onusiennes. Après un premier mandat marqué par des coupes budgétaires sévères et des retraits fracassants, le retour du milliardaire à la Maison Blanche fait craindre le pire aux Nations Unies. Si certains espèrent encore échapper à la tempête, beaucoup se préparent déjà à une traversée des plus tumultueuses.

Un premier mandat dévastateur pour l’ONU

Entre 2017 et 2021, les relations entre Washington et New York n’ont cessé de se dégrader. Réduction des contributions financières, départ du Conseil des droits de l’homme, retrait de l’accord de Paris sur le climat, de l’Unesco et même de l’OMS… La liste des coups portés par l’administration Trump est longue comme le bras. Et si les décisions les plus radicales sont intervenues sur la fin, les observateurs s’attendent cette fois à un démarrage sur les chapeaux de roues.

Il est probable qu’il délaissera ces accords et mécanismes de l’ONU sans grande cérémonie.

Richard Gowan, International Crisis Group

Mais au-delà des effets d’annonce, c’est surtout au portefeuille que les agences onusiennes risquent de trinquer. Déjà échaudées par les réductions budgétaires passées, elles redoutent de nouvelles coupes sombres de la part du premier contributeur de l’organisation. Certaines envisagent déjà de se serrer la ceinture.

Washington peut-il vraiment claquer la porte ?

Si le spectre d’un retrait pur et simple des États-Unis agite les esprits, une telle décision semble peu probable selon les experts. En effet, abandonner l’ONU reviendrait à céder le terrain à la Chine, qui a profité de l’éclipse américaine pour renforcer son influence à Genève. Un scénario que Washington souhaite à tout prix éviter.

Certains de nos rivaux stratégiques sont fortement investis dans la promotion de leurs intérêts à Genève.

Sheba Crocker, ambassadrice américaine auprès de l’ONU à Genève

Pour autant, engager un bras de fer avec Pékin au sein des agences n’est pas la priorité de Trump. L’OMC, par exemple, pourrait trinquer rapidement à coups de droits de douane. Le président américain menace déjà d’en faire usage avant même son entrée en fonction.

Des sujets sensibles dans le viseur

Autre motif d’inquiétude : le financement des programmes liés aux droits reproductifs. Déjà dans le collimateur lors du premier mandat, des agences comme le FNUAP pourraient voir leurs subsides américains s’évaporer. Un coup dur, même si le fonds assure pouvoir encaisser le choc grâce à sa « résilience ».

L’avenir s’annonce plus sombre pour ONU Femmes et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, qui risquent de subir frontalement les assauts de l’administration Trump. Quant à l’OMS, de sombres rumeurs à Genève évoquent un retrait américain dès le premier jour du nouveau mandat présidentiel. Une erreur selon les experts, qui soulignent l’importance d’une organisation impartiale et efficace pour les intérêts de Washington.

Les alliés seront-ils au rendez-vous ?

Reste la question du soutien des partenaires traditionnels des États-Unis. Lors du premier mandat de Trump, les Européens s’étaient mobilisés pour sauver les meubles et avaient mis la main au portefeuille pour maintenir à flot les agences malmenées. Mais cette fois, ils ont prévenu qu’ils n’avaient pas d’argent de côté pour voler au secours de l’ONU. Un coup dur pour une institution déjà fragilisée.

Face à cet avenir incertain, les Nations Unies tentent de faire bonne figure. Mais en coulisses, c’est la course pour trouver de nouveaux contributeurs et réduire la voilure en prévision de vents contraires. Car comme le souligne un expert, « compter sur un pays politiquement instable comme source de financement à long terme est assez imprudent ». Une leçon que l’ONU risque d’apprendre à ses dépens dans les mois à venir.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.