Une étape décisive vient d’être franchie dans le conflit israélo-palestinien avec l’annonce d’une seconde trêve à Gaza. Cet accord, aussi crucial qu’inespéré, est le fruit d’une collaboration étonnante entre les équipes du président élu Joe Biden et celles du président sortant Donald Trump. Une coopération décrite comme « remarquable » et « sans précédent au niveau historique » par un haut responsable américain.
Dans les coulisses des négociations
Pour parvenir à cet accord, il aura fallu des semaines de pourparlers acharnés, menés tambour battant par les émissaires américains. Steve Witkoff, futur représentant de Joe Biden pour le Moyen-Orient, s’est ainsi rendu à Doha il y a quelques jours pour prêter main forte à Brett McGurk, son homologue de l’administration Trump, dans l’ultime ligne droite des négociations.
Un partenariat « très constructif et fructueux » s’est noué entre les deux hommes, allant jusqu’à une répartition des tâches pour optimiser leurs efforts. Pendant que McGurk supervisait les discussions au Qatar, Witkoff s’est chargé d’échanger directement avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant de revenir à la table des négociations.
Un processus semé d’embûches
Malgré cette collaboration exemplaire, le chemin vers l’accord fut long et sinueux. Les négociations, relancées mi-décembre à l’initiative des États-Unis, ont connu des avancées et des reculades pendant des mois. Une première percée a eu lieu après Noël, lorsque le Hamas a accepté d’établir une liste des prisonniers à libérer, mais il aura fallu attendre jusqu’à la veille de la passation de pouvoir présidentielle pour que l’accord soit finalement scellé.
Dans toute négociation diplomatique, il y a des échéances naturelles, et la transition d’un président à l’autre en est une.
Un haut responsable américain
Un contexte géopolitique complexe
Au-delà du changement d’administration américaine, c’est tout le contexte régional qui a pesé sur ces négociations. D’après le haut responsable américain, la défaite du Hezbollah libanais, le cessez-le-feu au Liban et l’isolement croissant du Hamas ont été des facteurs déterminants pour faciliter un accord.
Malgré cela, l’issue est restée incertaine jusqu’au bout, avec des médiateurs qataris et égyptiens faisant inlassablement la navette entre les délégations du Hamas et d’Israël, logées dans le même immeuble à Doha mais à des étages différents. Chaque détail a été âprement négocié, de la liste des prisonniers à libérer au positionnement des forces armées israéliennes après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, en passant par les modalités de l’aide humanitaire.
Une confirmation arrachée in extremis
Même après des nuits entières de discussions, rien n’était encore acquis. Le haut responsable américain confie n’avoir eu la certitude d’un accord qu’en fin d’après-midi, heure de Doha. Et pour cause, le Hamas a tenté d’ajouter de nouveaux points de négociation jusqu’au dernier moment. Mais la détermination des émissaires américains et la pression de la transition présidentielle ont fini par payer.
Le Hamas a tendance à insérer de nouveaux sujets, de vieux sujets, et ils ont essayé de le faire encore ce matin, avec trois points. Mais nous avons tenu bon et ils ont finalement confirmé leur accord.
Un haut responsable américain
Cette trêve durement acquise ouvre désormais la voie à une potentielle relance du processus de paix israélo-palestinien. Un défi de taille pour la nouvelle administration Biden, mais qui pourra s’appuyer sur le précédent créé par cette collaboration inédite et fructueuse entre deux présidents aux antipodes politiques. La transition du pouvoir s’opère ainsi sous des auspices encourageants, laissant entrevoir une once d’espoir pour l’avenir de cette région meurtrie.