C’est un « moment d’espoir et d’opportunités » mais « nous ne devrions pas avoir d’illusion sur la difficulté pour apporter de l’aide aux survivants ». Ainsi s’exprimait mercredi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, quelques heures après l’annonce d’un accord de cessez-le-feu historique entre Israël et le Hamas, mettant fin à 15 mois d’une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.
Un cessez-le-feu porteur d’espoir mais des défis immenses
Saluant cette trêve comme une « première étape cruciale », le chef de l’ONU a néanmoins souligné qu’il était « impératif » que cet accord permette de lever les nombreux « obstacles sécuritaires et politiques » qui entravent actuellement l’acheminement de l’aide humanitaire à travers le territoire palestinien, meurtri par des mois de bombardements.
« Nous ferons tout ce qui est humainement possible, conscients des contraintes et des défis importants auxquels nous faisons face, mais nous attendons que d’autres acteurs humanitaires, le secteur privé et des initiatives bilatérales soient à la hauteur de nos efforts », a déclaré Antonio Guterres, la priorité absolue étant désormais d' »alléger les souffrances immenses causées par le conflit ».
Les agences humanitaires prêtes à intensifier l’aide à Gaza
Abondant dans ce sens, le chef des opérations humanitaires de l’ONU Tom Fletcher a confirmé que les différentes agences onusiennes avaient « préparé des provisions pour améliorer la livraison d’aide » aux habitants de Gaza, dès que les conditions sécuritaires le permettront.
Outre l’urgence de soulager les survivants, Antonio Guterres a insisté sur l’importance de cet accord pour « faire avancer des objectifs plus larges », en premier lieu « la préservation de l’unité, la contiguïté et l’intégrité du Territoire palestinien occupé ». Le secrétaire général de l’ONU considère en effet cette trêve comme un premier pas indispensable vers la mise en place d’un « processus politique » visant à « mettre fin à l’occupation et parvenir à une solution négociée à deux États, Israël et la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».
Un lourd tribut pour les enfants de Gaza
Les enfants ont payé un prix particulièrement élevé durant ces longs mois d’affrontements. Selon le communiqué publié par la directrice générale de l’Unicef Catherine Russell :
La guerre a coûté horriblement cher aux enfants de Gaza, avec des informations faisant état d’au moins 14.500 morts, des milliers de blessés, une estimation de 17.000 enfants non accompagnés ou séparés de leurs parents, et près d’un million de déplacés.
L’Unicef espère pouvoir reprendre au plus vite ses évaluations et le traitement de la malnutrition infantile, ainsi que rattraper les vaccinations de plus de 400 000 jeunes enfants.
L’espoir d’une paix durable malgré les obstacles
Si ce cessez-le-feu suscite une immense vague d’espoir parmi la population palestinienne comme dans la communauté internationale, tous sont conscients que le chemin vers une paix durable sera long et semé d’embûches. Le Hamas et Israël restent farouchement opposés sur de nombreux points, les tensions demeurent extrêmement vives et la méfiance est à son comble entre les deux parties.
Mais comme l’a martelé Antonio Guterres, cette trêve représente malgré tout « une opportunité » historique qu’il faut saisir, pour enfin mettre un terme au cycle infernal des violences et offrir des perspectives d’avenir aux nouvelles générations israéliennes et palestiniennes. Un chemin ardu attend les négociateurs dans les prochains mois, mais le seul qui puisse éviter à Gaza et à toute la région de sombrer dans un nouveau cycle de mort et de destruction.
L’accord conclu mercredi prévoit non seulement un arrêt complet et simultané des hostilités, mais aussi la libération de prisonniers des deux côtés. De source proche des négociations, on évoque la libération d’environ 1000 palestiniens des geôles israéliennes et le retour en Israël de 4 soldats actuellement détenus par le Hamas. Un échange de prisonniers complexe qui pourrait intervenir dans les prochaines semaines si les différents protagonistes respectent leurs engagements.
À l’ONU comme dans toutes les chancelleries, on retient son souffle, avec l’espoir que cette fois sera la bonne, que les armes se tairont enfin durablement. Pour redonner une chance à la paix. Et un avenir aux enfants de Gaza.