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Inquiétudes du Personnel Sénégalais Face au Retrait Militaire Français

Le retrait de l'armée française du Sénégal prévu pour 2025 soulève de fortes inquiétudes parmi les centaines d'employés civils. Manifestations à Dakar et appels des syndicats pour un plan social équitable. Les négociations sur les conditions de départ devraient bientôt s'ouvrir, dans un contexte de volonté de souveraineté recouvrée du nouveau...

Le récent retrait annoncé de l’armée française du sol sénégalais, prévu pour 2025, soulève une vive inquiétude parmi les centaines de civils locaux employés directement ou indirectement par les forces militaires étrangères. Ce mercredi, les rues de Dakar ont été le théâtre de manifestations rassemblant ce personnel préoccupé par son avenir professionnel.

Appels à un Plan Social Équitable

Face à la perspective de licenciements massifs, les syndicats des employés des Éléments français au Sénégal (EFS) ont exprimé leurs revendications. Ils attendent notamment de l’État français « de mettre l’humain au cœur des négociations par l’élaboration d’un plan social meilleur que celui de 2011 », faisant référence à la précédente réorganisation de l’armée française qui avait déjà entraîné la perte de centaines d’emplois.

Djibril Ndiaye, secrétaire général du syndicat du personnel des EFS, a souligné les attentes envers l’État Sénégalais : un redéploiement des travailleurs dans les services publics, ou à défaut, un plan d’accompagnement pour leur réinsertion professionnelle. Les employés refusent d’être « les agneaux du sacrifice » dans ce processus de retrait.

Des Centaines d’Emplois en Jeu

Les bases militaires françaises à Dakar et ses environs sont un employeur majeur, avec environ 170 personnes directement employées et entre 400 et 500 travailleurs au total en incluant les sous-traitants. De nombreux salariés ont exprimé leur attachement à leur employeur et leurs craintes pour l’avenir.

Vers des Négociations sur les Conditions de Départ

En réponse aux inquiétudes, le général Yves Aunis, commandant des EFS, s’est voulu rassurant. Il a affirmé que l’État français, en tant qu’employeur, était très conscient des enjeux humains et se conformerait au droit du travail sénégalais, tout en assurant de bonnes conditions de départ.

Il y aura un plan de licenciement. Il n’y aura pas de mesquinerie

Le général Yves Aunis, commandant des EFS

Les négociations devraient s’ouvrir dans les prochaines semaines, une fois le calendrier et les modalités du retrait militaire précisés. Les syndicats espèrent un « départ apaisé et progressif » permettant de maintenir une forme de coopération entre les deux pays.

Vers une Nouvelle Relation Franco-Sénégalaise

Ce retrait intervient dans un contexte d’évolution des relations entre le Sénégal et son ancienne puissance coloniale. Malgré des liens étroits maintenus après l’indépendance en 1960, les nouveaux dirigeants sénégalais arrivés au pouvoir en 2024, dont le président Bassirou Diomaye Faye, ont affiché leur volonté de traiter la France à égalité avec les autres partenaires étrangers.

Cette décision, justifiée par une quête de souveraineté recouvrée, marque un tournant dans la présence militaire étrangère sur le sol sénégalais. Elle ouvre une période d’incertitude pour les centaines de travailleurs civils concernés, dans l’attente de négociations cruciales sur leur avenir professionnel.

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