En ce début d’année 2025, un nouvel élan de solidarité se manifeste envers l’Ukraine meurtrie. La France vient d’entamer la livraison de milliers de tonnes de rails en acier, destinés à la reconstruction du réseau ferroviaire ukrainien fortement endommagé par près de trois ans de conflit avec la Russie.
D’après des sources proches du dossier, les premiers convois chargés de rails ont quitté mercredi les usines françaises du groupe sidérurgique allemand Saarstahl, à destination de la gare ukrainienne de Mostyska. Au total, ce sont quelques 1 093 tonnes d’acier qui ont ainsi été réceptionnés par les chemins de fer ukrainiens, marquant le coup d’envoi d’un vaste programme de livraisons qui s’échelonneront chaque mois tout au long de l’année 2025.
Un partenariat européen pour soutenir l’Ukraine
Cette opération d’envergure trouve son origine dans un accord franco-allemand signé à Paris le 13 décembre 2022, en marge d’une conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine. À travers ce partenariat inédit, le Trésor français s’est engagé à accorder un prêt de 37,6 millions d’euros pour financer la production et l’expédition de 20 000 tonnes de rails, permettant à terme de réparer près de 150 kilomètres de voies ferrées en Ukraine.
Si le lancement des livraisons a pris du retard en raison du contexte de guerre et des procédures administratives à mettre en place, l’aide française arrive à point nommé pour l’Ukraine. Depuis la destruction par les forces russes du complexe sidérurgique d’Azovstal, le pays est en effet privé de son principal fournisseur de rails, alors même qu’il dispose du troisième plus vaste réseau ferroviaire d’Europe après l’Allemagne et la France.
Un soutien qui va au-delà de la fourniture de rails
Au-delà de cette première livraison cruciale, la France et l’Allemagne entendent nouer un partenariat plus large dans le secteur ferroviaire ukrainien. Des discussions sont en cours concernant la reconstruction des nombreux ponts et gares endommagés ou détruits par les combats, ainsi que sur la modernisation globale du réseau.
Côté français, cette aide à l’Ukraine s’inscrit aussi dans une logique de soutien à la filière sidérurgique nationale et à l’émergence d’une sidérurgie plus verte en Europe. Les rails livrés sont en effet produits à partir d’acier recyclé dans l’usine Saarstahl d’Ascoval, près de Valenciennes, avant d’être transformés à Hayange. Un procédé qui génère deux fois moins d’émissions de CO2 que la production classique d’acier.
Une solidarité concrète et durable
En apportant son expertise et ses capacités industrielles au service de la reconstruction de l’Ukraine, la France démontre que la solidarité européenne n’est pas un vain mot. Au-delà du soutien militaire et humanitaire apporté depuis le début de l’invasion russe, c’est aussi sur le terrain de la coopération économique et des infrastructures que se joue l’avenir du pays.
L’Ukraine peut compter sur notre engagement dans la durée à ses côtés, pour l’aider à se relever et à construire son futur européen.
Une source diplomatique française
Avec ce programme de livraison de rails qui court sur toute l’année 2025, la France et l’Allemagne adressent un message clair à Kiev comme à Moscou : le soutien à l’Ukraine ne faiblira pas. Dans les chancelleries européennes, on estime que la reconstruction du pays, et notamment de ses infrastructures de transport stratégiques comme le rail, sera un enjeu majeur des années à venir.
Alors que le conflit entre dans sa quatrième année sans perspective de résolution rapide, l’Ukraine aura encore longtemps besoin de la solidarité agissante de ses partenaires européens pour panser ses plaies et préparer son avenir. La livraison de ces rails français en est une illustration concrète parmi d’autres. Un geste fort, qui en appelle d’autres.