La polémique enfle autour de l’organisation de Roland-Garros. Dans un entretien accordé au Figaro, la légende du tennis John McEnroe a vivement critiqué la décision de programmer le match de Novak Djokovic au 3ème tour face à Lorenzo Musetti aussi tard dans la soirée. Un choix lourd de conséquences puisque le numéro 1 mondial, blessé au coude, a fini par déclarer forfait avant son quart de finale.
Une “énorme erreur” selon McEnroe
Programmé à 22h30 sur le court Philippe-Chatrier, le match entre Novak Djokovic et Lorenzo Musetti s’est terminé au beau milieu de la nuit. Un planning jugé inadapté par John McEnroe. “Mettre Djokovic, 37 ans, sur le terrain à 22h30, sans savoir combien de temps son match allait durer, c’était une énorme erreur de la part de l’organisation”, a estimé l’Américain aux 7 titres du Grand Chelem.
Habitué à pousser des coups de gueule, “Big Mac” a pointé les difficultés rencontrées par les organisateurs en raison de la météo capricieuse. “Ils étaient dans une situation difficile. Je comprends qu’ils voulaient rattraper leur retard, mais il y avait d’autres solutions”, a-t-il néanmoins insisté.
Les conséquences du forfait de Djokovic
Principal favori de la quinzaine parisienne, le Serbe n’a pas pu défendre pleinement ses chances. Diminué physiquement, il a dû renoncer quelques heures avant son choc contre Casper Ruud. Un coup dur pour “Nole” qui visait un 23ème titre record en Grand Chelem et espérait reprendre la place de numéro 1 mondial à l’issue du tournoi.
Opéré du coude droit en début de saison, le Belgradois revenait progressivement à son meilleur niveau. Mais les efforts consentis lors de ses premiers tours et notamment son marathon nocturne face à Musetti ont laissé des traces. Le manque de récupération, crucial dans une épreuve au format des trois sets gagnants, lui a été fatal.
L’épineux casse-tête des sessions de nuit
Ajoutées au calendrier du tournoi en 2021 pour satisfaire les diffuseurs, les night sessions font débat. Outre des horaires tardifs contraignants pour le public comme pour les joueurs, elles posent la question de l’équité sportive. Les conditions de jeu, notamment au niveau de la température et de l’humidité, évoluent au fil de la soirée. Un paramètre qui peut avantager certains ou au contraire en pénaliser d’autres.
Soucieux de préserver l’intégrité physique des joueurs, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un aménagement de ces sessions nocturnes, voire leur suppression. Le forfait de Djokovic, qui aurait peut-être pu être évité avec une programmation plus adaptée, relance en tout cas le débat. Il met en lumière le difficile équilibre entre les impératifs télévisuels, la gestion du calendrier et la protection des athlètes.
Une réflexion à mener pour les prochaines éditions ?
Au-delà du simple cas Djokovic, cet épisode pourrait amener les organisateurs de Roland-Garros à revoir leur copie pour les années à venir. Si les sessions de nuit représentent une manne financière importante et un rendez-vous désormais incontournable pour les amateurs de tennis, leur format actuel interroge.
Faut-il les avancer pour permettre aux joueurs de regagner leur hôtel à une heure décente ? Doit-on les réserver aux premiers tours et aux affiches les moins déséquilibrées sur le papier ? Des pistes à creuser pour éviter qu’une “énorme erreur” ne se reproduise et ne vienne entacher le spectacle et l’équité sportive. John McEnroe, lui, a donné le ton.