Malgré leurs excellents résultats d’ensemble en Coupe du monde, une ombre persiste au tableau des biathlètes français : cela fait près de trois ans qu’ils n’ont plus réussi à remporter d’individuel, ce format si particulier et historique de leur sport. Quentin Fillon Maillet est le dernier à y être parvenu, lors de son triomphe olympique à Pékin en 2022. Depuis, plus rien. Les Bleus parviendront-ils à renouer avec la victoire cette saison ?
Un format rare et exigeant
Il faut dire que les occasions ne sont pas si fréquentes. Entre les épreuves de Coupe du monde et les Mondiaux, seules trois ou quatre courses individuelles figurent au calendrier chaque hiver. Un format aussi mythique qu’exigeant : 20 km, quatre séances de tir, une minute de pénalité pour chaque cible manquée. De quoi créer des écarts considérables et récompenser les tireurs les plus solides mentalement.
D’après une source proche de l’équipe de France, ce type d’épreuve correspondrait moins au profil des biathlètes tricolores actuels, plus à l’aise sur les courses « en confrontation directe » comme la mass-start ou la poursuite. Une analyse que ne partage pas totalement Jean-Pierre Amat, l’entraîneur du tir des Bleus.
L’individuel, ce n’est pas une question d’énergie mais de lucidité. Nos athlètes en ont les capacités, à condition de faire preuve de régularité et de solidité nerveuse.
Jean-Pierre Amat, entraîneur du tir de l’équipe de France
Fillon Maillet et Perrot, les meilleurs espoirs tricolores ?
Pour Simon Fourcade, le coach des Bleus et lui-même vice-champion du monde de l’individuel en 2012, deux de ses protégés présentent les qualités requises pour s’imposer sur ce format :
- Quentin Fillon Maillet : Le leader du biathlon français est « celui qui assume le mieux la pression et reste solide jusqu’au bout » selon son entraîneur.
- Éric Perrot : Un profil de « tireur très stable, sur qui la pression du résultat a peu de prise ».
Émilien Jacquelin aurait également les capacités mais son côté « explosif » l’amène parfois à en faire un peu trop, au détriment de la gestion de l’effort sur la durée, estime Simon Fourcade.
Gagner avec un 20/20, le défi ultime
Reste que la marge est souvent très faible sur ce type de course et qu’un sans-faute au tir apparaît presque indispensable pour viser la victoire. Un défi dans lequel se projette volontiers Jean-Pierre Amat :
Avec notre équipe de shooteurs qui comptent parmi les plus rapides, on a clairement les moyens de réaliser des performances. Nos gars ont passé un cap cette saison.
Jean-Pierre Amat
Quentin Fillon Maillet, désireux de renouer avec le succès sur son format fétiche, aura une nouvelle occasion de briller dès mercredi après-midi sur l’exigeant parcours de Ruhpolding. Le début d’une nouvelle ère pour les Bleus sur l’individuel ? Réponse dans quelques jours.
