En coulisses, la bataille pour les élections métropolitaines de 2026 à Lyon est déjà bien engagée, en particulier dans le camp de la droite et du centre. Chez Les Républicains, un duel de générations se profile entre Gilles Gascon, maire de Saint-Priest, et Sébastien Michel, édile d’Écully, pour porter les couleurs de la droite et tenter de reconquérir la métropole lyonnaise.
La droite lyonnaise cherche un nouveau souffle
Après des années de domination, la droite a perdu en 2020 la métropole de Lyon au profit des écologistes et de la gauche. Un échec cuisant que Les Républicains entendent bien effacer en 2026. Pour cela, le parti doit d’abord se choisir un chef de file et rassembler ses troupes derrière lui.
C’est dans ce contexte que Gilles Gascon et Sébastien Michel se préparent à croiser le fer en interne. Le premier, maire de Saint-Priest depuis 2014, incarne une droite expérimentée et bien implantée dans l’est lyonnais. Le second, qui a conquis Écully en 2020, représente le renouveau et la droite des beaux quartiers de l’ouest.
Gilles Gascon, poids lourd en campagne
En prenant début janvier la tête du groupe LR au conseil de la métropole, Gilles Gascon a marqué des points. Mais cette courte victoire face à un candidat contestataire ne vaut pas plébiscite selon certains.
On peut avoir deux interprétations de cette élection interne. La première, c’est que Gilles légitime sa candidature. La seconde, c’est qu’en gagnant de justesse face à un candidat iconoclaste, ce n’est pas vraiment un triomphe.
– Un observateur de la droite locale
Le maire de Saint-Priest assure toutefois vouloir avancer dans un esprit d’équipe pour bâtir « un projet qui redonne espoir aux habitants ». Sa ligne : rassembler la droite et le centre pour retrouver une « métropole apaisée ».
Sébastien Michel, jeune pousse ambitieuse
En face, Sébastien Michel compte bien incarner un « renouveau » pour la droite lyonnaise. Elu maire d’Écully en 2020, ce trentenaire passé par l’équipe de Laurent Wauquiez mise sur son image de « jeune quadra énergique et ambitieux » pour s’imposer.
Dans son entourage, on met en avant « une nouvelle génération qui veut gagner et ne se satisfait pas d’être dans l’opposition ». Avec ses amis et alliés Jérémie Bréaud (Bron) et Pierre Oliver (Lyon), Sébastien Michel entend bien pousser ses pions.
L’ombre de Laurent Wauquiez plane sur le scrutin
Si officiellement Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et patron des Républicains, observe une « neutralité bienveillante » dans cette bataille, beaucoup voient la main du chef de la droite régionale derrière la candidature de Sébastien Michel, dont il a été le mentor.
« Franchement, avec le contexte national, je ne crois pas que Laurent ait vraiment la tête à ça », balaie un soutien du maire d’Écully. Mais difficile d’imaginer qu’il restera totalement en retrait de cette élection interne à fort enjeu pour la droite lyonnaise.
Les Républicains veulent un vote rapide pour préparer 2026
Initialement prévue en décembre, la désignation du candidat de la droite a été repoussée au 2 février. Un délai pour permettre aux deux prétendants de mener campagne auprès des maires, parlementaires et élus locaux qui composent le collège électoral.
Objectif affiché : avoir rapidement un chef de file pour se mettre en ordre de bataille et ne pas revivre le « fiasco » de 2020 où la droite était partie divisée. « On a un devoir moral de travailler au plus vite derrière notre candidat », martèle Jérémie Bréaud, à la tête de la fédération LR du Rhône.
Cette élection va vraiment lancer notre campagne. Il faut qu’on soit prêts pour ne pas laisser le champ libre à nos adversaires.
– Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon
D’ici là, Gilles Gascon et Sébastien Michel fourbissent leurs armes en coulisses. Chacun compte ses soutiens, affûte ses arguments, rode son projet. Et tous jurent que « les couteaux ne sont pas tirés » malgré les tensions. L’enjeu pour la droite lyonnaise est trop important pour laisser les querelles d’ego miner ses chances de reconquête.
A droite, la bataille de Lyon a commencé
Mais quels que soient les efforts d’apaisement, ce duel Gascon-Michel sera scruté de près. Il en dit long sur l’état de la droite lyonnaise, en quête d’un nouveau souffle après une série de revers électoraux.
Il sera aussi un test grandeur nature pour Les Républicains, à un an des élections municipales et européennes de 2024. Car si elle échoue à Lyon, bastion historique, la droite française peut craindre de voir s’éloigner encore un peu plus ses rêves de reconquête nationale. Les enjeux dépassent donc largement les frontières de la métropole lyonnaise.
Une chose est sûre, à 3 ans du scrutin, la bataille de Lyon a déjà commencé à droite. Avec un duel de générations en guise de premier round. Que le meilleur gagne ! Et surtout, que les Lyonnais y trouvent leur compte…
