Dans un entretien exclusif accordé à NBC News, le président iranien Massoud Pezeshkian a tenu des propos fermes à l’attention de Donald Trump, le mettant en garde contre les risques d’un conflit armé entre leurs deux pays. Une déclaration choc qui survient dans un contexte de tensions croissantes autour du programme nucléaire iranien.
« Nous réagirons à n’importe quelle action » avertit Pezeshkian
Interrogé sur l’éventualité de frappes militaires israéliennes contre des sites nucléaires iraniens, avec l’aval des États-Unis, le président Pezeshkian a été on ne peut plus clair : « Nous réagirons à n’importe quelle action. Nous ne craignons pas la guerre, mais nous ne la cherchons pas », a-t-il déclaré via un traducteur. Un avertissement sans équivoque adressé à la future administration Trump.
Massoud Pezeshkian a également réaffirmé que son pays ne cherchait pas à se doter de l’arme nucléaire, contrairement aux soupçons américains et israéliens. « Tout ce que nous avons fait jusqu’ici a été pacifique. Nous ne cherchons pas à créer une arme nucléaire », a-t-il assuré, déplorant que les États-Unis « accusent l’Iran de vouloir fabriquer la bombe atomique ».
Un accord nucléaire fragilisé
Ces déclarations interviennent alors que l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 apparaît plus fragilisé que jamais. En 2018, les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement sous la présidence de Donald Trump, avant de rétablir de lourdes sanctions économiques contre Téhéran.
En réponse, l’Iran s’est progressivement affranchi des restrictions à son programme nucléaire prévues par l’accord. Une escalade qui fait craindre à la communauté internationale un éventuel objectif militaire derrière les ambitions nucléaires iraniennes, en dépit des dénégations répétées de Téhéran.
Des négociations dans l’impasse
Alors que les négociations pour sauver l’accord semblent dans l’impasse, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a toutefois fait état d’une volonté « sérieuse » de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni de relancer les pourparlers. Mais côté iranien, la méfiance envers Washington reste de mise.
Le problème n’est pas le dialogue. Le problème réside dans les engagements qui découlent de discussions et de ce dialogue.
Massoud Pezeshkian, Président de l’Iran
Interrogé sur d’éventuelles négociations directes avec Donald Trump, Massoud Pezeshkian s’est montré sceptique, déplorant que « l’autre partie n’ait pas tenu ses promesses, ni respecté ses obligations » dans le cadre de l’accord de 2015.
Un risque de conflit bien réel
Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, ouvertement hostile à l’Iran, le spectre d’une confrontation militaire plane plus que jamais. Certains analystes craignent qu’Israël, allié clé des États-Unis dans la région, ne soit tenté de lancer des frappes contre le programme nucléaire iranien, avec la bénédiction de Washington.
Un scénario catastrophe qui pourrait dégénérer en conflit régional, voire en « guerre » comme l’a lui-même évoqué le président iranien. Face à ce risque, Massoud Pezeshkian tente de calmer le jeu, assurant que son pays ne « cherche pas » l’affrontement. Mais il se dit aussi prêt à riposter en cas d’agression.
Vers une désescalade des tensions ?
Au final, l’avenir des relations américano-iraniennes semble suspendu aux décisions de la future administration Trump. Le président élu maintiendra-t-il la ligne dure de sa campagne ou optera-t-il pour une approche plus pragmatique une fois à la Maison Blanche ?
Une chose est sûre, l’avertissement du président Pezeshkian est on ne peut plus clair : en cas d’actions hostiles, l’Iran n’hésitera pas à répliquer. Reste à espérer que la raison l’emportera et qu’une désescalade des tensions est encore possible, pour éviter l’irréparable. L’avenir de la région, et du monde, en dépend.
