ActualitésPolitique

Éducation : Le Cap Incertain d’Une Priorité Affichée

L'éducation, "fierté" de François Bayrou mais les attentes restent fortes sur la feuille de route du gouvernement. Un cap qui semble encore à définir malgré les enjeux cruciaux pour l'école de la République.

Dans son discours de politique générale tant attendu, le Premier ministre François Bayrou a placé l’éducation en tête de ses priorités gouvernementales. Pourtant, au-delà des déclarations d’intention, les observateurs peinent encore à discerner un cap clair pour l’école de la République. Entre réformes en suspens et attentes déçues, le chemin semble encore long pour redresser un système éducatif en crise.

L’éducation, « une des grandes fiertés » de François Bayrou

Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou n’a pas manqué de rappeler son attachement personnel à l’éducation nationale, lui « un enseignant » qui a « des enfants enseignants ». Une manière de légitimer la priorité accordée à ce sujet, avec la nomination d’Élisabeth Borne, « une femme au parcours exemplaire », à la tête de ce ministère stratégique.

Mais au-delà de la symbolique, les sept petites minutes consacrées à l’école lors de ce discours fleuve d’une heure et demie ont laissé un goût d’inachevé. Certes, le Premier ministre a esquissé quelques pistes, comme la nécessité de revaloriser le métier d’enseignant ou de lutter contre « l’orientation précoce ». Mais rien de véritablement concret sur les moyens et le calendrier pour y parvenir.

Les poireaux ne poussent pas tous à la même vitesse.

François Bayrou, à propos de l’orientation des élèves

Réformes en suspens et inquiétudes persistantes

Pourtant, les chantiers ne manquent pas pour remettre l’école sur les rails. La crise du recrutement des enseignants, avec des concours aux postes non pourvus, fragilise le système. Le décrochage scolaire progresse, tandis que le niveau des élèves français régresse dans les classements internationaux, notamment en mathématiques et en sciences.

Des réformes lancées sous le précédent quinquennat, comme le fameux « choc des savoirs », semblent aujourd’hui en panne. Les inquiétudes montent aussi face aux inégalités croissantes entre établissements, avec une école publique de plus en plus contournée par les familles qui en ont les moyens.

Élisabeth Borne attendue sur sa feuille de route

Tous les regards sont donc désormais braqués sur Élisabeth Borne pour donner un cap et une impulsion à cette priorité éducative. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale devra rapidement préciser sa feuille de route et les moyens qu’elle compte y consacrer, alors que l’enveloppe budgétaire globale s’annonce plutôt contrainte.

Parmi les dossiers brûlants qui l’attendent, la question de la revalorisation des salaires et des conditions de travail des enseignants sera scrutée de près. Un statut renforcé de « professeur des écoles » est évoqué, sans plus de détails à ce stade. La réforme du lycée et du baccalauréat, très critiquée, pourrait aussi être remise sur le métier.

L’école, un enjeu crucial pour l’avenir du pays

Au-delà des clivages partisans, l’enjeu est crucial pour l’avenir de notre pays. L’école reste le principal moteur de l’égalité des chances et de l’intégration républicaine. Mais elle est aussi la clé pour préparer notre jeunesse aux défis du XXIe siècle, qu’il s’agisse de la transition écologique, de la révolution numérique ou encore de la compétition internationale.

Redonner à l’école de la République les moyens de ses ambitions, tout en restaurant la confiance et la sérénité de la communauté éducative : tel est le défi immense qui attend Elisabeth Borne et le gouvernement dans les mois à venir. Un chantier de longue haleine, qui supposera de la constance, du courage et une véritable vision pour l’éducation.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.