C’est un événement qui promet de marquer les esprits. À peine quelques jours après sa réinvestiture à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump sera l’invité d’honneur, par visioconférence, du prestigieux Forum économique mondial de Davos qui se tient chaque année en Suisse. Une intervention très attendue qui survient dans un contexte de fortes tensions commerciales et d’inquiétudes quant à l’impact de la politique isolationniste prônée par le dirigeant américain.
Le retour de « America First » sur le devant de la scène
Selon les organisateurs du Forum, Donald Trump profitera de son allocution du jeudi 23 janvier pour préciser les priorités de son nouveau mandat et réaffirmer avec force son slogan « America First ». Un positionnement qui semble aux antipodes des valeurs de multilatéralisme et de libre-échange traditionnellement défendues à Davos.
Le président fraîchement réélu, qui avait déjà assisté en personne au Forum lors de son premier mandat, devrait notamment revenir sur ses promesses de campagne en matière de protectionnisme commercial. Il avait notamment fait de la hausse massive des droits de douane sur les produits importés un argument phare.
640 milliards de surcoût pour l’économie américaine
Si ces menaces venaient à se concrétiser, elles pourraient avoir des conséquences économiques désastreuses. Selon une étude du cabinet Boston Consulting Group (BCG), ces taxes entraîneraient un surcoût de 640 milliards de dollars pour l’économie américaine. Sans compter le risque d’une envolée de l’inflation au niveau mondial.
Il est l’homme de l’année au WEF, et les gens vont essayer entre eux d’y voir un peu clair, s’ils le peuvent.
Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC
L’ombre de Donald Trump plane sur Davos
Même à distance, le 47ème président américain sera au cœur de toutes les discussions entre les chefs d’État et dirigeants d’entreprise présents. « Il n’a pas besoin d’être à Davos », souligne Pascal Lamy, ancien patron de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). « Il est l’homme de l’année au WEF, et les gens vont essayer entre eux d’y voir un peu clair, s’ils le peuvent. »
Parmi les grands noms attendus cette année, citons notamment:
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (allocution mardi)
- Le vice-premier ministre chinois Ding Xuexiang
- Les ministres syrien et saoudien des Affaires étrangères
- La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
L’occasion pour tous de prendre le pouls de la situation géopolitique et économique mondiale. Le Qatar a d’ailleurs fait part de son optimisme quant à un possible cessez-le-feu « très bientôt » entre Israël et le Hamas, après 15 mois d’un conflit meurtrier.
Elon Musk, le grand absent
Autre sujet de discussion brûlant: la présence ou non d’Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump. « Nous ne savons pas » s’il fera le déplacement, reconnaît Borge Brende, le patron du Forum Économique Mondial. Tout en l’assurant qu’il serait « bien sûr le bienvenu » aux côtés du président.
Une chose est sûre: entre la réaffirmation de la ligne dure de Donald Trump, les craintes d’une guerre commerciale ravivées et l’absence des figures de la Tech, cette édition 2025 de Davos s’annonce sous haute tension. Avec en toile de fond une question qui inquiète les marchés du monde entier: jusqu’où ira le président Trump dans sa logique de confrontation? Réponse dans les prochains jours.
