C’est sous haute tension que les auditions de confirmation des ministres nommés par Donald Trump ont débuté mardi au Sénat américain. Première étape d’un parcours semé d’embûches pour le gouvernement du président nouvellement élu, avec un coup de projecteur sur le très controversé Pete Hegseth, pressenti au poste stratégique de ministre de la Défense.
Pete Hegseth sur le gril de la commission des forces armées
Ancien militaire reconverti comme présentateur vedette de Fox News, Pete Hegseth a ouvert le bal des auditions mardi matin face aux sénateurs de la commission des forces armées. Sa mission principale s’il est confirmé, a-t-il martelé : « ramener la culture du guerrier » au Pentagone. Un établissement devenu selon lui trop « woke » et acquis aux idées de gauche, qu’il entend réformer en profondeur.
Limogeage de généraux, interdiction pour les personnes transgenres de servir sous les drapeaux… Les projets du secrétaire à la Défense pressenti font grincer des dents. « Le président Trump veut comme moi un Pentagone focalisé à 100% sur le combat, la létalité, la méritocratie. C’est ça mon boulot », a-t-il assuré, interrompu à plusieurs reprises par des manifestants protestant contre la guerre à Gaza.
Une expérience et un profil en question
Mais les sénateurs démocrates sont rapidement montés au créneau pour pointer du doigt le profil « extrêmement alarmant » de Pete Hegseth. Outre son manque d’expérience pour un poste aussi sensible, l’élu Jack Reed a égrené une longue liste de casseroles : « mépris du droit de la guerre », « remarques racistes et sexistes », « abus d’alcool », « harcèlement sexuel » et même une accusation d’agression sexuelle en 2017, démentie par l’intéressé.
Peut-on vraiment compter sur un Hegseth qui s’est retrouvé tellement bourré à des événements professionnels qu’il a dû être porté pour sortir, pour prendre des décisions de vie ou de mort sur la sécurité nationale à 2 heures du matin ? Non.
Elizabeth Warren, sénatrice démocrate
Trump maintient son soutien malgré les polémiques
En dépit de ce tir de barrage, Donald Trump a réaffirmé début décembre sa confiance à celui qu’il qualifie de « gagnant ». Refusant de lâcher son ministre de la Défense pressenti comme il a dû le faire pour son choix initial à la Justice, Matt Gaetz, dont la nomination a capoté face à une levée de boucliers jusqu’au sein du camp républicain.
Un signe que pour son second mandat, le président s’affranchit de l’establishment du parti pour s’entourer de fidèles, quitte à bousculer les usages avec des profils très clivants. Une stratégie à haut risque alors que s’ouvre au Sénat un marathon d’auditions qui s’annoncent explosives, de la sécurité intérieure à la diplomatie en passant par la justice et la santé.
Un rapport accablant pour Trump en toile de fond
Le coup d’envoi de ce processus de confirmation intervient quelques heures seulement après la publication du rapport final du procureur spécial Jack Smith. Des conclusions accablantes qui affirment que Donald Trump n’aurait pas échappé à une condamnation pour ses tentatives illégales de renverser les résultats de la présidentielle 2020 s’il avait échoué à reconquérir la Maison Blanche en novembre.
De quoi électriser encore davantage l’atmosphère déjà survoltée au Congrès, où majorité républicaine et opposition démocrate s’apprêtent à croiser le fer dans une bataille acharnée pour façonner le visage du gouvernement Trump bis. Alors que débute cette séquence à haut risque, une certitude: les débats seront intenses, et l’issue est loin d’être écrite.