Dans un Liban meurtri par des années de crise et deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah et Israël, le nouveau Premier ministre Nawaf Salam a lancé un appel au rassemblement mardi. Fraîchement nommé après avoir obtenu le soutien d’une large majorité parlementaire, l’ancien diplomate a déclaré « tendre la main à tous pour débuter ensemble la mission de sauvetage, de réformes et de reconstruction ».
Rassembler malgré les divisions
Malgré l’opposition du Hezbollah chiite pro-iranien et de son allié le mouvement Amal, qui ont dominé la vie politique libanaise ces dernières années, Nawaf Salam a affirmé ne pas être « un homme qui exclut, mais un homme qui rassemble ». Son élection et sa nomination rapide marquent un changement significatif dans le paysage politique, le Hezbollah sortant affaibli de la guerre contre Israël achevée par un cessez-le-feu en novembre.
Reconstruire le pays dévasté
Parmi les défis prioritaires cités par le nouveau Premier ministre figurent la reconstruction des régions dévastées par le conflit, notamment le sud du pays, l’est et la banlieue sud de Beyrouth. Il s’est engagé à « faire régner l’autorité de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire » et à « travailler sérieusement à la mise en œuvre complète » de la résolution 1701 de l’ONU.
Les principaux défis aujourd’hui sont de faire face aux conséquences de l’agression récente.
Nawaf Salam, Premier ministre libanais
Mettre en œuvre les réformes
Au-delà de la reconstruction, le Liban fait face à une crise économique sans précédent depuis 2019. Pour y répondre, Nawaf Salam devra s’atteler à la mise en place des réformes promises de longue date par la classe politique, jugées nécessaires par la communauté internationale pour débloquer des aides. Le pays a aussi besoin d’un gouvernement stable et uni, après des mois de blocage.
Un message d’espoir malgré l’ampleur de la tâche
Si la tâche s’annonce immense pour redresser un pays à genoux, l’arrivée au pouvoir de Nawaf Salam, au parcours et à la stature reconnus, constitue un message d’espoir. Son appel au rassemblement et sa main tendue laissent entrevoir la possibilité d’une union nationale face à l’adversité. Les Libanais, épuisés par les crises à répétition, osent espérer que cette fois sera la bonne.
Reste à transformer les paroles en actes, et les promesses en résultats tangibles pour le quotidien de la population. Le chemin sera long et semé d’embûches, à commencer par les résistances des factions qui ont profité des divisions. Mais avec ce premier pas vers le compromis, le Liban entrevoit une lueur au bout du tunnel. L’avenir du pays est en jeu.