D’après des informations récemment dévoilées dans un rapport du procureur spécial, le président élu des États-Unis Donald Trump aurait pu être condamné pour sa tentative présumée de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 s’il n’avait pas remporté un second mandat quatre ans plus tard. Ce document explosif, rendu public par plusieurs médias américains mardi soir, jette une nouvelle lumière sur les événements tumultueux qui ont secoué la démocratie américaine au lendemain du scrutin.
Selon des sources proches du dossier, le rapport indique clairement que sans la victoire surprise de M. Trump en novembre dernier, qui lui assurera un retour à la Maison-Blanche dès le 20 janvier, le bureau du procureur spécial estimait disposer de preuves suffisantes pour obtenir et maintenir une condamnation lors d’un procès. Une révélation fracassante qui ne manquera pas de relancer le débat sur l’intégrité du processus électoral et l’immunité présidentielle.
Une enquête à hauts risques pour l’ex-président
Pour rappel, Donald Trump faisait l’objet de poursuites dans le cadre de l’enquête sur la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Ce jour-là, une foule de partisans du leader républicain avait envahi le siège du Congrès à Washington pour contester la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle. Un événement sans précédent dans l’histoire récente des États-Unis, qui avait profondément choqué l’opinion publique nationale et internationale.
Nommé pour mener l’enquête sur ces faits d’une gravité exceptionnelle, le procureur spécial Jack Smith avait finalement décidé d’abandonner l’affaire pénale fédérale contre le futur président après sa victoire surprise en novembre. Une décision qui avait suscité de vives critiques dans les rangs démocrates, mais qui s’expliquait, selon certains experts, par la volonté d’éviter une crise institutionnelle majeure et de préserver la stabilité du pays.
Un rapport qui fait des vagues
Mais la publication du rapport, qui intervient à quelques jours seulement de l’investiture de Donald Trump, risque de raviver les tensions et de jeter une ombre sur le début de son second mandat. Dans un message virulent posté sur sa plateforme Truth Social peu après la divulgation du document, le président élu s’en est pris violemment à Jack Smith, le qualifiant de « dérangé » et l’accusant de vouloir le poursuivre sans succès pour plaire à son « patron », Joe Biden.
« Jack Smith le Dérangé n’a pas été capable de poursuivre avec succès l’adversaire politique de son +patron+, Joe Biden le Corrompu. Alors il finit par écrire un énième +rapport+ basé sur des informations qu’un groupe de politiques corrompus et de voyous a détruites et supprimées illégalement, parce que cela montrait à quel point j’étais totalement innocent »
– Donald Trump, président élu des États-Unis
M. Trump a également fustigé le timing de la publication, intervenue selon lui « à 01h00 du matin », y voyant une preuve supplémentaire du « désespoir » du procureur spécial. Une rhétorique agressive qui laisse présager de vifs affrontements politiques dans les semaines et les mois à venir.
D’autres affaires encore en cours
Si Donald Trump a échappé aux poursuites dans le dossier du Capitole, il n’en a pas pour autant fini avec la justice. Selon des informations concordantes, des accusations sont toujours en cours contre deux de ses anciens co-accusés dans une affaire distincte liée à sa gestion de documents top secrets après son départ de la Maison-Blanche en janvier 2021.
Une juge fédérale nommée par M. Trump lui-même, Aileen Cannon, avait rejeté cette plainte l’an dernier, mais le ministère de la Justice n’a pas abandonné les charges contre les deux individus, dont l’identité n’a pas été dévoilée. Un signe que malgré son retour au pouvoir, le 45e président des États-Unis devra composer avec l’épée de Damoclès judiciaire pendant encore de longs mois.
En attendant, le procureur spécial Jack Smith a quitté ses fonctions la semaine dernière, quelques jours après avoir soumis son rapport final. Un départ discret pour celui qui aura, pendant près de deux ans, incarné la détermination de la justice américaine à faire la lumière sur l’une des pages les plus sombres de l’histoire politique récente du pays. Mais son travail, aussi controversé soit-il, restera comme un témoignage précieux pour les générations futures, et un rappel constant de la fragilité de la démocratie face aux ambitions personnelles et aux dérives autoritaires.