Le Liban traverse une période charnière de son histoire avec la nomination lundi de Nawaf Salam au poste de Premier ministre. Ce juge international et diplomate chevronné, âgé de 71 ans, aura la lourde tâche de redresser le pays, en proie à une crise politique et économique sans précédent. Son arrivée au pouvoir suscite autant d’espoir que d’interrogations.
Un parcours d’excellence loin du tumulte politique libanais
Nawaf Salam s’est forgé une solide réputation sur la scène internationale, à mille lieues des vicissitudes de la politique libanaise. Jusqu’à sa nomination, il présidait la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies basée à La Haye. Un poste prestigieux qu’il occupait depuis février 2024, après y avoir été élu pour un mandat de trois ans.
Issu d’une grande famille engagée en politique, ce natif de Beyrouth a pourtant choisi une autre voie. Après des études poussées en sciences politiques, histoire et droit, sanctionnées par un master de Harvard et deux doctorats de Sciences Po et la Sorbonne, Nawaf Salam se tourne vers la diplomatie. De 2007 à 2017, il représente avec brio le Liban à l’ONU, un rôle pour lequel la France le décorera de la Légion d’honneur.
Sa rigueur académique, son indépendance d’esprit et son engagement sans faille pour la justice et les droits humains forcent le respect, au Liban comme à l’international. Des qualités qui l’ont propulsé à la tête de la CIJ et qui ont convaincu, à l’occasion de consultations parlementaires, une large part des députés libanais de lui confier les rênes du pays.
L’espoir d’un renouveau politique
Pour ses partisans, la nomination de Nawaf Salam ouvre une nouvelle ère pour le Liban. Ils espèrent qu’elle sonnera le glas de la mainmise du Hezbollah pro-iranien sur la vie politique et permettra d’enclencher les réformes dont le pays a tant besoin, dans la lignée du discours volontariste du président Joseph Aoun lors de sa prestation de serment.
Le soutien de forces politiques de différentes origines à la candidature de M. Salam reflète les véritables changements que vit le Liban.
Ali Mrad, professeur d’université
Fort du soutien de 84 députés sur 128, Nawaf Salam incarne ce désir de changement. Sa stature internationale, ses compétences et son alignement avec le programme présidentiel en font, aux yeux de beaucoup, l’homme de la situation pour redresser le pays. Un symbole d’espoir pour une population éreintée par des années de crise.
Un chemin semé d’embûches
Le nouveau Premier ministre n’a cependant pas obtenu le soutien des députés du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal. Un signal que la formation d’un gouvernement et la mise en œuvre de son programme s’annoncent complexes. Le Hezbollah, bien que fragilisé depuis la dernière guerre contre Israël, reste un acteur incontournable de la scène politique libanaise.
Nawaf Salam aura aussi à cœur de répondre aux aspirations de la rue. En 2019, d’importantes manifestations avaient éclaté pour exiger un renouvellement en profondeur de la classe politique, inchangée depuis la fin de la guerre civile et accusée de corruption. Si son nom avait été évoqué à l’époque par les contestataires, il lui faudra désormais prouver sa capacité à transformer l’essai.
Rassembler pour réformer en profondeur
Au-delà des clivages politiques, c’est une véritable gageure qui attend le nouveau Premier ministre : réformer des institutions sclérosées et redresser une économie exsangue, tout en créant les conditions du rassemblement national. Un défi à la hauteur de son parcours et de ses engagements.
Diplomate aguerri, Nawaf Salam aura à cœur de capitaliser sur son expérience internationale pour défendre les intérêts du Liban et l’aider à retrouver sa place sur la scène régionale. Habitué au consensus onusien, il devra aussi, en interne, créer les conditions du dialogue entre les différentes forces politiques.
En héritier de l’héritage politique familial – son oncle Saeb a dirigé quatre gouvernements et son cousin Tammam a été Premier ministre – il aura à cœur de se montrer à la hauteur. Mais c’est avant tout en homme d’État, soucieux de l’intérêt général au-dessus des clivages partisans, qu’il entend diriger le pays.
La feuille de route est claire et les attentes immenses. Il revient désormais à Nawaf Salam d’incarner le changement et de tracer, malgré les obstacles, un nouveau chemin d’espoir pour le pays du Cèdre. Le défi est grand mais à la hauteur des espérances placées en lui.
Au-delà des clivages politiques, c’est une véritable gageure qui attend le nouveau Premier ministre : réformer des institutions sclérosées et redresser une économie exsangue, tout en créant les conditions du rassemblement national. Un défi à la hauteur de son parcours et de ses engagements.
Diplomate aguerri, Nawaf Salam aura à cœur de capitaliser sur son expérience internationale pour défendre les intérêts du Liban et l’aider à retrouver sa place sur la scène régionale. Habitué au consensus onusien, il devra aussi, en interne, créer les conditions du dialogue entre les différentes forces politiques.
En héritier de l’héritage politique familial – son oncle Saeb a dirigé quatre gouvernements et son cousin Tammam a été Premier ministre – il aura à cœur de se montrer à la hauteur. Mais c’est avant tout en homme d’État, soucieux de l’intérêt général au-dessus des clivages partisans, qu’il entend diriger le pays.
La feuille de route est claire et les attentes immenses. Il revient désormais à Nawaf Salam d’incarner le changement et de tracer, malgré les obstacles, un nouveau chemin d’espoir pour le pays du Cèdre. Le défi est grand mais à la hauteur des espérances placées en lui.
