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Sánchez annonce des mesures choc face à la crise du logement en Espagne

Pénurie de logements en Espagne : Sánchez sort les grands moyens ! Un cocktail explosif de mesures chocs pour enrayer la crise. Taxes en hausse, contrôles renforcés, construction accélérée. Un plan qui ne fait pas l'unanimité mais le gouvernement joue son va-tout pour ...

Face à une crise du logement qui ne cesse de s’aggraver en Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a dégainé ce lundi un arsenal de mesures chocs. Sur le front des constructions comme de la régulation, l’exécutif espagnol compte frapper fort pour enrayer une situation devenue explosive. Un pari risqué, mais que le gouvernement estime nécessaire pour répondre à l’urgence sociale.

Un plan d’action à 360° pour sortir de l’ornière

Le constat est sans appel : l’Espagne manque cruellement de logements accessibles. Alors que 300 000 nouveaux foyers sont recensés chaque année, seulement 90 000 habitations sont mises sur le marché. Un déficit abyssal que Sánchez attribue aux politiques de la droite post-crise de 2008. Pour inverser la tendance, le leader socialiste mise sur un plan global articulé autour de trois axes : construire plus, réguler mieux, et aider davantage.

Booster la construction de logements sociaux

Première urgence : rattraper le retard en matière d’habitations à loyer modéré (HLM). Avec seulement 2,5% de logements publics, l’Espagne est loin derrière ses voisins européens comme la France (14%) ou les Pays-Bas (34%). Pour y remédier, Sánchez annonce la création d’une société publique qui sera dotée de 2 millions de m² de terrains pour y bâtir « des milliers et des milliers » d’HLM. Un chantier titanesque qui vise à combler progressivement le manque.

Taxer les locations saisonnières pour réguler le marché

Autre levier actionné : une fiscalité alourdie pour les appartements touristiques, jugés en partie responsables de la flambée des loyers dans les zones tendues. Pour le chef du gouvernement, il n’est « pas juste que ceux qui possèdent 3, 4 ou 5 appartements » de ce type « paient moins d’impôts que les hôtels ». Sánchez promet donc de faire voter une loi pour que ces multi-propriétaires soient taxés comme des entreprises. L’exécutif mise aussi sur un renforcement des contrôles pour lutter contre les abus.

Inciter les propriétaires à modérer les loyers

Enfin, pour endiguer l’envolée des loyers (+11% l’an dernier selon Idealista), le gouvernement mise sur la carotte fiscale. Les bailleurs acceptant de s’aligner sur l’indice de référence officiel, même hors zones tendues, bénéficieront d’exonérations d’impôts. Une mesure incitative qui complète l’encadrement des loyers voté en mai, et critiqué par l’opposition comme une atteinte au droit de propriété.

Un pari audacieux mais contesté

Si ce paquet de mesures témoigne de la volonté du gouvernement d’agir face à l’urgence, son efficacité reste à démontrer. Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer une politique jugée trop interventionniste et pénalisante pour les propriétaires. Les prochains mois diront si ce Big Bang immobilier permettra réellement d’inverser la tendance. Une chose est sûre : en Espagne, la question du logement s’annonce comme un des enjeux majeurs des prochaines échéances électorales.

« Il n’est pas juste que ceux qui possèdent 3, 4, 5 appartements de location saisonnière paient moins d’impôts que les hôtels. Une nouvelle loi les imposera comme des entreprises. »

Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol

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